La scène s’est passée samedi, dans les rues de Paris, la plus belle ville du monde.
Alain Finkielkraut, un des philosophes les plus importants de notre temps, et un grand défenseur de la civilisation française, s’est fait agresser dans la rue alors qu’il y marchait tranquillement.
Agression
« Sale juif ! » « Rentre chez toi en Israël ! » Il faut voir la scène, qui a été filmée. Elle est glaçante. Elle est terrifiante. On comprend que s’ils en avaient eu l’occasion, les agresseurs s’en seraient pris physiquement à Finkielkraut.
Pour le dire simplement, le philosophe a été victime d’une agression antisémite. L’antisémitisme est une haine archaïque qui excite la part sombre de l’homme, toujours à la recherche d’un bouc-émissaire qui soit aussi une puissance maléfique fantasmée à l’origine du malheur du monde.
L’indignation, heureusement, est générale. Mais de bons analystes nous invitent à voir plus large. Cette agression n’est pas un cas isolé. Les Français juifs, la chose est documentée, vivent de plus en plus difficilement en France. Ils sont régulièrement victimes d’agressions.
Doit-on parler d’un retour de l’antisémitisme, qui sommeillait depuis la fin de la Deuxième Guerre et qui se réveillerait ? Cette formule est trompeuse. Car sauf de manière marginale, ce n’est pas le vieil antisémitisme européen d’extrême droite qui s’exprime. Nous sommes plutôt devant un antisémitisme importé, qui touche une frange de la communauté arabo-musulmane, celle ralliée à l’islamisme ou influencée par lui.
Réveil
Longtemps, la France officielle a hésité à le reconnaître, et plus encore, à le nommer, de crainte d’être accusée de racisme. Ou alors, elle en faisait un simple dérivé du conflit israélo-palestinien. Elle préférait fermer les yeux pour éviter de voir ce qu’elle avait devant elle, même quand l’antisémitisme devenait meurtrier, ce qu’il a souvent été ces dernières années.
Aujourd’hui, ce n’est tout simplement plus possible. L’agression d’Alain Finkielkraut pourrait sonner le réveil des consciences.