Le dégoût politique

S'ils ne veulent plus de Jean Charest ni de Pauline Marois, que recherchent donc les Québécois?

Les picouilles à Desmarais ont scandalisé le peuple québécois par leur corruption sans limite. Le scribouilleur à Desmarais s'énerve, c'est un peuple irresponsable.



Le premier ministre, Jean Charest, a promis de faire sa part pour que les débats à l'Assemblée nationale se tiennent sur un ton plus serein. Il faudra le voir pour le croire. Il faudra voir aussi si les partis de l'opposition feront leur part. Quoi qu'il en soit, une période de questions plus civilisée ne suffira pas à redonner aux Québécois le goût de la politique.
Le sondage Angus Reid publié par La Presse en fin de semaine donne une nouvelle illustration du désabusement populaire. Soixante-douze pour cent (72%) des personnes interrogées estiment que les politiciens font du mauvais travail. La grande majorité des Québécois (71%) sont insatisfaits de la performance du gouvernement Charest, ce qui n'est cependant pas anormal pour une équipe en place depuis plus de sept ans. On ne s'étonne pas non plus de voir que 66% des Québécois souhaitent voir M. Charest céder sa place; c'est le prix à payer par ceux qui assument le pouvoir pendant plusieurs années.
L'insatisfaction à l'égard du leadership de Pauline Marois - 54% des répondants voudraient qu'elle parte - est plus révélatrice de la profondeur du malaise. S'il y avait des élections aujourd'hui, le Parti québécois l'emporterait haut la main. Cependant, cette victoire serait le fruit du dépit à l'endroit du gouvernement libéral plutôt que d'un enthousiasme collectif en faveur du programme du PQ et de sa chef. Il faut noter aussi qu'un quart des électeurs interrogés ne savent pas pour qui ils voteraient, une manifestation supplémentaire.
S'ils ne veulent plus de Jean Charest, s'ils ne veulent pas de Pauline Marois ni de l'ADQ ni de Québec solidaire, que souhaitent donc les Québécois? Seraient-ils à la recherche d'un sauveur, d'un chef au charisme puissant et à la poigne de fer tels ceux qu'ils ont souvent adulés dans le passé, de Louis-Joseph Papineau à Lucien Bouchard, en passant par Maurice Duplessis et René Lévesque?
Plusieurs rêvent encore du retour en politique de M. Bouchard. Pourtant, rien n'indique que beaucoup de Québécois seraient disposés à le suivre dans la corvée de travail et de rigueur qu'il a prônée dans ses interventions au cours des dernières années.
En fait, le messie qu'attendent beaucoup de gens, c'est celui qui proposerait des solutions sans douleur à tous les problèmes de la province, qui accroîtrait encore les avantages sociaux dont nous bénéficions et créerait comme par enchantement des médecins et des infirmières tout en diminuant les impôts et en maîtrisant la dette. Le fantasme politique des Québécois: une révolution facile.
Dans un tel contexte, les politiciens professionnels qui nous gouvernent, possédant peu de convictions profondes, moulent leur programme aux voeux de l'électorat?: on promet le beurre, l'argent du beurre, le bacon et le cochon. On peut bien dénoncer leur manque de courage. Mais qui peut sérieusement prétendre qu'il ferait mieux dans le contexte actuel? Qui est prêt à les rejoindre dans l'arène?
Les électeurs québécois sont donc en partie responsables de la morosité politique qui règne. Quand on exige l'impossible, on ne peut qu'être déçu.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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