Pour la clarté de l'option

Le défi québécois n'est pas d'avoir un parti, plutôt d'avoir un leader

Tribune libre

D’aucuns croient que le PQ a fait son temps. Je le crois aussi. D'autres croient que Mme Marois n'est plus qu'une ex-championne, qui doit s'incliner face à l'avenir. Oui en effet, la politique n'est plus qu'un sport, où la jeunesse surpasse la sagesse. Et pour cause, les mutations de civilisation. Cette dichotomie est cependant trompeuse. Un parti, ce n'est rien sans ses leaders. Donc, quand on dit que le PQ est désuet, on vient de dire que ses dirigeants ont un déficit irrémédiable de leadership.
Les perspectives d'une venue d'un nouveau parti politique font jaser sur plus d'une tribune. Et pourtant, ce n'est pas d'un parti politique nouveau ou renouvelé que viendrait un changement souhaité. D'abord faudra-t-il savoir quel visage a ce changement. Ensuite, mettre un visage sur le porteur du ballon, le champion du changement. Je voudrais le crier jusqu'au lac St-Jean, un leader charismatique, lucide et brillant saura réussir ce dont mille signataires d'un manifeste ne feront que rêver. Soixante dix signatures ! Pour quoi faire? Lévesque, Bourassa, Parizeau, Bouchard, pour ne citer qu'eux, auraient pu récolter mille fois plus d'autographes, mais ils se sont présentés différemment, munis de leur éloquence et leurs intelligences, rationnelle et émotionnelle.
Arrêtera-t-on de se fatiguent inutilement et de gaspiller l'espoir des citoyens? Sans leader c'est sans issue. Et ca ne se fabrique pas à la manière des partis politiques. Ces derniers sont des produits de quelques idées et de l'argent, des fois des partis politiques se clonent et font croire qu'ils se rénovent. Pour savoir où récolter des leaders, il faut visiter les systèmes éducatifs pour jeunes et adultes. Est-ce que nos systèmes favorisent le développement des compétences et pouvoirs de leaders? Hélas je crois que pas tout à fait. Les médias par exemple excellent à faire rire des politiciens et à faire fuir d'esprit la profession. Avant de passer au registre d'entreprises, il convient mieux à mon avis de brasser la cage des faiseurs d'opinions. Un leader qui saura le faire et se faire respecter par les médias, emmènera les Québécois où ils seront fiers d'être chez eux.
Ne m'en voulez pas d'ouvrir une porte froide vers une pièce chauffée en hiver, j'essaie seulement d'être réaliste.

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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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