Gérard Bouchard est l’un des intellectuels de premier plan du Québec, sa nomination a fait l’unanimité à la commission sur les accommodements raisonnables et maintenant on voudrait qu’il démissionne parce qu’il a dit qu’il était souverainiste? Ben voyons donc!
Ça me fait d’autant plus de peine que la suggestion vient de mon collègue Don Macpherson de la Gazette, un ami avec lequel j’ai déjà partagé le doux masochisme d’un billet de saison pour les Expos. Mais, franchement, cette fois je ne puis comprendre sa démarche.
M. Bouchard est souverainiste. Tout le monde le sait. Comme tout le monde sait que son co-président Charles Taylor est fédéraliste. Ni l’un, ni l’autre ne se serviront de la tribune que constitue la commission pour faire la promotion de leur option politique.
Tout au plus, M. Bouchard a-t-il indiqué, dans une entrevue au journal Voir, publiée il y a six semaines, le co-président de la commission expliquait qu’il était souverainiste parce que cela constituerait, pour la société québécoise, «un acte fondateur». Cela lui donnerait, disait-il, une «sécurité psychologique et symbolique».
M. Bouchard n’était pas en train de faire la promotion du Oui à un éventuel référendum. Il expliquait, dans une très longue entrevue sur les questions touchant à l’identité québécoise, l’effet qu’aurait – à son avis – la souveraineté sur toute cette problématique.
Il n’y avait rien là pour discréditer l’un des esprits les plus intéressants à avoir pris la parole sur ces questions de co-présider une commission sur les accommodements raisonnables.
Aurait-il pu être plus prudent? Sans doute. Mais ce serait aussi exiger d’un esprit libre qu’il adopte la langue de bois. La commission serait-elle mieux servie s’il se retirait? Certainement pas.
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