Maxime Bernier parviendra-t-il à peser lors des prochaines élections fédérales ? La question pouvait sembler loufoque il y a quelques mois. Elle l’est de moins en moins. S’il demeure très minoritaire et que le pouvoir lui est inaccessible, il pourrait quand même parvenir à faire exister son parti.
Créneau
Il faut dire que Bernier a adopté une stratégie politique qui pourrait être payante.
Petit rappel : Maxime Bernier s’est d’abord fait connaître politiquement au Parti conservateur comme libertarien. C’était un obsédé du marché, à peu près convaincu que la réduction de la taille de l’État était la seule réponse imaginable à n’importe quelle question surgissant dans la vie publique.
Pourtant, ce n’est pas autour de ce thème qu’il a quitté son parti pour en fonder un nouveau, le Parti populaire du Canada. Maxime Bernier a plutôt rompu, autour de la critique du multiculturalisme extrême et de l’immigration massive, des thèmes jusqu’ici interdits dans la politique canadienne.
Depuis peu, il a décidé d’ajouter à cela le procès du politiquement correct. Il veut incarner la protestation du grand nombre contre la toute-puissance médiatique des lobbies identitaires victimaires. De manière un peu simpliste, on pourrait dire que Maxime Bernier a décidé de sortir du consensus canadien pour s’ancrer dans un créneau clairement protestataire.
Est-ce que cela suffira à propulser Maxime Bernier ? Ce n’est pas certain. Car ceux qui risquent d’être le plus intéressés par sa candidature sont ceux qui sont le plus allergiques à Justin Trudeau. Voudront-ils diviser le vote en se détournant du Parti conservateur et du Bloc Québécois qui, au Canada anglais et au Québec, ont le plus de chance de le battre ?
Trudeau
Justin Trudeau est certainement celui qui prie le plus fort pour que Maxime Bernier monte dans les sondages. Ces deux-là ne sont pas faits pour s’aimer. Mais en ce moment, ce sont des alliés objectifs.