Il est de bon aloi ces jours-ci de se moquer des gens qui disent avoir peur du COVID-19. Il est vrai que la probabilité pour un Québécois de décéder du coro-navirus demeure extrêmement faible. Et que nous assistons à certains cas de réactions exagérées ici et ailleurs, face à la montée du phénomène.
Plus du tiers des Américains hésiteraient à boire la bière Corona selon un sondage ! À cause du nom ! Désolant. Des gens craignent le contact avec des Asiatiques parce que le virus est apparu en Chine ! Tant qu’à tout mêler. Ceux qui portent un masque aujourd’hui à Montréal ont une réaction démesurée. Comme ceux qui ont vidé des étalages de désinfectant.
Néanmoins, il est encore plus illogique de nier l’existence d’un phénomène important. Ils sont plus déraisonnables, ceux qui demandent aux médias d’éviter le sujet pour ne pas alimenter la peur. Le monde fait face à une véritable crise qui mérite qu’on y accorde l’attention voulue.
Savoir
L’information complète et la pédagogie sur les divers aspects du phénomène sont des ingrédients essentiels pour que la population sache à quoi s’en tenir. Rien de mieux que de taire un sujet pour alimenter les théories du complot.
Personnellement, je ne vis pas avec une véritable peur du COVID-19 comme tel. Je ne suis pas dans un groupe d’âge à risque et n’ai pas de problèmes respiratoires. Mais j’ai quand même des inquiétudes sur les impacts du nouveau virus dans le monde. Sur la santé, l’économie, le tourisme.
Le principal facteur qui me rassure, c’est que les pays en ont peur. Dans certains cas, une peur n’est qu’un dérapage irrationnel. Dans ce cas-ci, elle est surtout le début de la sagesse. En somme, je n’ai pas peur du virus parce que je fais confiance aux différents pays du monde pour prendre les mesures nécessaires à l’arrêt de sa propagation.
Mesures extrêmes
Soyons clairs, si tous les pays prenaient à la légère le COVID-19, nous serions en route pour des millions et des millions de personnes atteintes. Avec une proportion de morts. Les épidémiologistes sont formels là-dessus---. Laissez les gens propager allègrement le virus et cette catastrophe va se produire. De quoi faire peur.
Pour que les citoyens obéissent aux autorités publiques lorsqu’ils les placent en quarantaine, ceux-ci doivent comprendre la gravité de la situation. Les personnes malades doivent saisir le sérieux de leur responsabilité de ne pas devenir un multiplicateur du virus.
On commence à saisir les impacts économiques des mesures draconiennes qui visent à limiter la transmission. L’Europe vit l’annulation de grands salons de l’auto, salons du livre, congrès, événements sportifs et autres. Les lieux touristiques les plus fréquentés ferment leurs portes.
Est-ce qu’un pays comme la France a charrié en interdisant les grands rassemblements, alors que seulement 100 personnes étaient atteintes sur une population de 67 millions ? Les experts en santé publique sont formels : c’est la seule chose responsable à faire.
Voici donc une situation où la négation du problème est plus bête encore que la peur irrationnelle.