Qu’ont en commun Marie-France Bazzo, Christian Rioux, Richard Martineau ou Éric Duhaime? Ils ont tous subi une pendaison médiatique d’une manière ou d’une autre, ces dernières années.

La première, pour avoir pris ses distances avec le féminisme officiel. Le second, pour ses critiques du multiculturalisme. Le troisième, pour sa critique de l’islamisme. Et le dernier en date, pour sa remise en question de l’importance de l’homophobie au Québec. Ces temps-ci, on peut lui cracher dessus impunément.

Diabolisation

On ne s’est pas contenté de les critiquer, de discuter rationnellement leur propos, de remettre en question ce qu’ils disaient. Un désaccord vigoureux ne suffit pas. Non. On a voulu les diaboliser.

Le rituel est normalement le suivant. Une personnalité publique va à l’encontre de l’idéologie dominante dans les médias. Immédiatement, le scandale éclate. On fait sonner la sirène d’alarme. Danger! Une idée non autorisée circule librement en société! Quoi, le féminisme n’est pas sans excès? Quoi, la diversité n’est pas toujours une richesse? Quoi, on devrait avoir le droit de critiquer l’islam? Quoi, l’homophobie ne ronge pas notre société? Quoi, les minorités n’ont pas toujours raison?

Il faut faire cesser cela. Alors on dénonce. On se demande comment cette personne a pu oser dire cela en 2017. Sur les médias sociaux, on s’excite aussi. On veut participer à la pendaison. Contre le dissident du moment, on se permet la pire violence verbale. On veut bloquer son accès aux médias.

Tolérance

Étrangement, ces censeurs se réclament de la tolérance. Mais ils ne veulent tolérer que ceux qui pensent comme eux. Il faudrait se délivrer de cette vilaine manie de vomir plutôt que débattre, de hurler plutôt que réfléchir, de faire un procès plutôt que de discuter.

Je suis certain que ce n’est pas pour demain. Et qu’on pendra médiatiquement encore longtemps ceux qui ne se soumettent pas à la rectitude politique.