J’avais pris l’habitude ici de la forme épistolaire parce que je l’aime bien. Mais à Jean Charest, je n’ai même pas envie d’adresser la parole. Je vais donc parler de lui dans son dos mais ouvertement !
Quoi qu’on en pense, on ne pourra jamais dire qu’ils ne nous avaient pas prévenus, les Libéraux de Jean Charest (?). Mais non, ce ne sont pas les Libéraux de Jean Charest mais les Libéraux de l’ESTABLISHMENT; ceux qui prennent leurs libertés avec le Pouvoir. Avez-vous remarqué que ce mot Establishment, qui s’écrit toujours avec la Majuscule, n’a pas vraiment son équivalent en français? Mais revenons aux moutons que nous sommes parfois : ils nous l’avaient répété tout l’automne, ces Jean Charest de l’Establishment : L’ÉCONOMIE D’ABORD : là où ça va faire mal! Encore une fois, ils étaient prêts! Et nous savons ce que cela veut dire quand ils sont prêts. Que nous ferions mieux de nous préparer aux conséquences !
Non mais quel être surprenant, ce Charest ! Je devrais dire « quel personnage ! ou « quelle créature ! » Puisqu’il apparaît fabriqué de toutes pièces. Made in, comme Sarkozy, - ou selon les moules - Les forges de Sagard ? Ou de Gesca, ce qui revient au même*. Et imperméabilisé; la réalité a beau pleuvoir des clous, elle n’a pas prise sur lui. Une créature étrangement à l’épreuve des faits et de la vérité. Et sans honte apparente. J’ai remarqué que l’homme rougissait pourtant un peu lorsqu’il est agacé. Mais alors, il sait comment s’en sortir. Il dévie. Il détourne... : « C’est la faute à Pauline! ». J’espère que ses frères et sœurs - s’il en avait - , ou alors ses petits copains - s’il en avait - n’ont pas eu trop à souffrir de cette manie, pendant l’enfance. Petit Jean semble particulièrement doué pour « mettre ça sur le dos » d’à-coté. En cela, il est de plus en plus clairement vu par de plus en plus de gens, mais il n’est ni « pris, ni coupable ».
Comment ça donc ???
Je n’avais jamais - depuis ma propre enfance qui est plutôt loin derrière - entendu quelqu’un se servir aussi souvent, et sans vergogne, de cet instinctif, précieux et innocent échappatoire des débuts de l’apprentissage moral et social, que nos parents et nos éducateurs d'alors doivent nous enseigner peu à peu à délaisser : « C’est pas moi... c’est lui, c’est elle, c’est l’autre... ». Et chaque fois que j’entends « petit Jean », ce champion toute catégorie de la non-imputabilité, s’y réfugier, avec cet air un peu scandalisé qu’il prend alors pour laisser croire à sa désapprobation devant la vilénie qu’il dénonce, je me dis : « Non mais ! Quelle impudence! N’éprouve-t-il pas une petite gêne? » En apparence, non! Il se croit ! Il se convainc.
Un genre de politicien à lui-même « teflon ». Le « vrai Jean Charest », nous « rassure » John-Gepetto Parisella. Et le jour où petit Jean-Pinocchio sera devenu vulnérable? Oups! Il disparaîtra comme d’autres dans le grand « bouillon-des-marais », bien assaisonné selon la recette secrète des chefs des services rendus ? Beaucoup de coûteux ingrédients piquants et salés et un peu de miel pour recouvrir l’amertume ! Et beaucoup de fumée. Finie la mémoire!
Mais ce qui me peine aujourd’hui - c’est vrai, j’en ai de la peine – c’est que l’affaire bien trop sérieuse de la Caisse de dépôt, va reléguer dans l’ombre toute la « Bataille des Plaines d’Abraham. » Et ça me rend inquiète. Je crains que forts, croyons-nous, de la manche récente remportée par, en tête Patrick Bourgeois et Pierre Falardeau, de concert avec plusieurs autres particuliers et instances, nous nous soyions rassis aussi vite sur ces fragiles lauriers. Et je crois qu’il s’agit là d’une bien mauvaise idée. Car il m’étonnerait fort que la CCBN et le Fédéral, eux, se soient rassis sur leur « défaite ». Je crains infiniment le silence actuel. Toutes les retraites ne sont pas passives. Je me méfie des cibles qu’ils vont viser maintenant. Et des détours pour les atteindre. J’attends avec appréhension ce qu’ils vont tirer de leur approche de la nation huronne. Que j’aime. Une petite perche pour tâter le terrain et... la suite ? Ça ressemble tellement à une stratégie familière à la culture de ce Conquérant que de diviser pour régner. Que de faire jouer les uns contre les autres pendant que lui, meneur du jeu, s’en lave les mains après avoir tiré les marrons du feu... Je n’aime pas ça. Et si nous ne voulons pas nous réveiller trop tard encore une fois, il nous faudrait continuer de veiller et d’agir. Ce sont toutes les sortes de Commémorations de 1759 initiées par le Fédéral chez-nous – sur nos Plaines, dans nos musées, nos villages, nos écoles... - que nous devons refuser. Alors : « Frère Jacques, Frère Jacques... » . Aujourd’hui, est-ce que les gens signent en masse la pétition initiée par Luc Archambault et co. pour le rapatriement des Plaines, de notre autonomie et de notre fierté ? http://lapetition.be/en-ligne/petition-3913.html . Avec la même ardeur que la première ? Il me semble que non! Sommes trop fatigués par l'effort précédent ? Allons-nous maintenant nous laver les mains de la suite des choses ? Renonçons-nous à poursuivre? J'espère que je fais une mauvaise lecture de la situation et que les énergies se déploient à mon insu. Pas de Purell surtout!
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* Tout à coup le prochain prospect du Grand Manitou serait Mario Dumont, frais transplanté à Montréal et « choisi » par La Presse-télé, une forge de Gesca, pour mener une flatteuse émission à TQS? Avouez que comme Politique-fiction, ce serait ... Il me semble que Paul Desmarais doit être tenté par MD comme candidat idéal au rôle de prochain PM sous sa coupe : jeune (?), de droite, populiste, déçu... Non? Un peu Sarko... Non? Je paranoie ? Hé que !... Mais je sais, j’ai ce petit côté parano et je me trompe, c’est sûr, c’est sûr.... Pardonnez-moi.
La culture «Purell» ou les mains blanchies
Tribune libre
Nicole Hébert88 articles
Péquiste. * Car on ne m’a pas démontré qu’il y avait d’autres avenues
pratiquables.
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6 commentaires
Nicole Hébert Répondre
2 mars 2009@ M. Haché
Moi, je n'ai pas de problème avec la Commémoration d'un évènement aussi important pour nous, en autant que ce soit nous qui commémorions chez-nous. Pour moi, l'objectif sera atteint quand il n'y aura plus aucune possibilité que le Fédéral initie chez-nous quoi que ce soit à ce sujet. J'ai signé la pétition de Luc Archambault et s'il y a d'autres appuis à donner, je le ferai.
Par ailleurs, " qui fera face ? L’aile parlementaire du P.Q., du Bloc, le P.I. et ou le R.R.Q. ?: je réponds: il n'y a pas de ou: Les Québécois, en bloc!
Quant à : "Iriez-vous jusqu’à suggérer Québec solidaire ?" Avez-vous entendu sa voix, vous, M. Haché, à quelque moment du débat? Moi non! Il faudrait l'entendre, avec les autres. Et celle de son député, avec les autres.
"Bien du Purell,en effet." Encore beaucoup trop de Purell!
Marcel Haché Répondre
2 mars 2009Il aurait été très facile, il serait encore facile, au gouvernement Charest de mettre fin à la saga de la reconstitution de la bataille des Plaines.
Aucun gouvernement fédéral, même majoritaire, n’aurait osé défier le gouvernement québécois, quel qu’il soit, libéral ou péquiste, ou même adéquiste, à ce sujet. Il aurait suffit, il suffirait maintenant, que le gouvernement québécois condamne l’opération. Mais condamne ! Nous n’avons pas un tel gouvernement. Nous avons plutôt un gouvernement de capitulards, maintenant majoritaire, mais encore à genoux.
Si les partis fédéraux, nationaux, conviennent qu’une élection fédérale à l’automne, par exemple, avait quelque chance d’affaiblir le Bloc, en faveur de quelque parti que ce soit parmi eux, la reconstitution de la bataille des Plaines, sans doute controversée, pourrait servir de mise en condition préalable (parmi d’autres sujets aussi) des opinions publiques, canadienne et québécoise. Notre gouvernement participerait pleinement à l’affaire, lui qui a déjà planté son drapeau. (Et ce n’est pas le fleurdelisé!)
La bataille (seconde) des Plaines n’est pas gagnée---ne le sera pas de sitôt non plus---elle donne lieu maintenant à une trève. Cela peut durer quelques mois ou des années.
Mais tôt ou tard, les mêmes bibittes vont re-penser comme Juneau. Elles vont revenir. Ce serait comme dans leur nature.
Pour reprendre la formulation de M. Archambault, la vraie question est celle-ci : lorsque les bibittes reviendront pour commémorer la bataille des Plaines---et elles reviendront un jour, tôt ou tard, mais certainement--- qui fera face? L’aile parlementaire du P.Q., du Bloc, le P.I. et ou le R.R.Q. ?
Iriez-vous jusqu’à suggérer Québec solidaire ?Bien du Purell,en effet.
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2009Concernant le « contrat »(1) fait par TQS à Mario Dumont, il n'est nul autre qu'une sorte d'ingénierie financière lui permettant d'obtenir quelques « centaines » de milliers de dollars pour les services prêtés durant ses années en politique, faisant le travail commandé par les mêmes groupes oligarchiques allant contre les intérêts nationaux des Canadiens-français(2).
_____________________
1. Dans le dit « contrat » il y a une clause contractuelle obligeant TQS à payer la totalité des émissions prévues qui, probablement, ne seront pas toutes émises en raison de l'échec prévisible de ce programme Dumont 360.
2. Pour plus d'information sur ces groupes d'intérêts, consulter mon article Démasquer la métamorphose préméditée du " Grand Mario ", publié à Vigile.net
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2009Bonjour Nicole Hébert,
En vous lisant, il m'est venu cette vieille chanson « gavroche » en tête :
C'est pas moé / c'est ma soeur /
qui a cassé la machine à vapeur
po do dum po pum po pum po pum...
Je cherche fortune
tout le long du chemin...
Je serai sur les Plaines cet été a la moindre manif : moi, ma douce, mes filles, mes quatre petits-fils, mon coeur, mon âme et quelques douzaine d'oeufs pour les tuniques rouges. Pas de tuniques rouges ? fait rien, je les garde pour le petit maire de jardin.
Et si j'appercevais le nabot et qu'il ne me restait plus de munitions, je lui lance mes godasses par la tête!
André Vincent
Nicole Hébert Répondre
28 février 2009@ Luc Archambault
"Vous dites qu’il n’y a pas la même ardeur que la « première » (pétition) . Quelle première ?
Celle du RRQ OPÉRATION 1759-2009 qui s’opposait à la programmation de la CCBN ?"
Oui, c'est bien à cette dernière que je faisais allusion.
Et je souhaite que la présente fasse encore meilleure boule de neige. J'entendais que Christiane Gagnon, députée du Bloc, de Québec, a sommé Mme Verner de donner suite à la demande de rétrocession déjà faite et qu'elle réclame le plus d'appuis possibles des citoyens. Alors, signons, signons... C'est ce que je voulais dire aux Vigilants! Il faut se souvenir que, dans l'évolution psy du langage, le Oui fait son apparition après le Non. Un jour donc...
Archives de Vigile Répondre
28 février 2009Chère madame Hébert,
Bravo encore pour votre engagement épistolaire et textuel.
Vous faites référence à la PÉTITION 1759-2009 - Rapatrier le 250e et les Plaines
Vous dites qu'il n'y a pas la même ardeur que la « première ». Quelle première ?
Celle du RRQ OPÉRATION 1759-2009 qui s'opposait à la programmation de la CCBN ?
Ou celle qui n'en était pas une, puisqu'il ne s'agissait pas de revendiquer quoi que ce soit et qui souhaitait la bienvenue à Sir Paul ?
Si c'est celle de Sir Paul, il n'y a pas eu foule...
Si c'est celle celle du RRQ, le début a été lent, mais cela a déboulé très vite aussitôt que l'information a bien circulé. Pour l'actuelle, je n'ai transmis qu'à Vigile, même pas à mon carnet d'adresse courriel, ni même dans mon site Internet. C'est que je peaufine, corrige... Nous avons déposé une nouvelle ANNEXE A qui est le texte qui serait déposé à l'Assemblée nationale, seulement ce texte.
Et, je me suis posée la question du décalage entre le nombre de visiteurs de ce titre et le nombre de signature dans un commentaire à ce titre...
Soit à 17h53 aujourd'hui 2009 02 28 - 440 dans Vigile et 78 dans lapetition.be
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Luc Archambault, Paul Racine 2009 02 26 - Action citoyenne - Signer la pétition -
PÉTITION en faveur du Rapatriement des Plaines
Opération 1759-2009 - Nous devons maintenant passer à la Phase 2
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J'ajoute à ce que j'y analyse ce que m'inspire la vôtre.
Se pourrait-il que nous soyons très prompt à répliquer pour s'opposer...
Mais moins prompt à faire front pour construire quelque chose... !?
Comme si les loups blessés que nous sommes, ont par trop intégré la loi du plus fort et du conquérant. Dans l'État qu'il impose d'autorité, on ne peut que demander ou s'opposer, on ne peut commander, engager une action qui construise un autre ordre que celui qui nous est imposé. Celui là sera tué, discrédité, combattu, sans même que celui dans lequel on est forcé de vivre n'ait été soumis à nos voix libres et démocratiques. Dans cette supposée « democracy » là, pour emprunter au vocabulaire de Pierre Falardeau, voilà tout ce qui est admissible : on peut demander, ou on ne peut s'opposer. POINT.
On ne peut pas commander. On aurait par trop intégré la LOI et l'ORDRE qui nous est imposé depuis 250 ans. Et, même avant, puisque nous vivions dans l'ordre monarchique ou le Souverain commandait, ordonnait.
L'ordre démocratique où le peuple commande... n'est encore pas le nôtre
Commander, ordonner, ( mettre de l'ordre donc ) c'est autre chose que demander, que s'opposer. Commander c'est engager une action qu'on sait qui sera suivie par des troupes, des sujets, des commettants, ou des frères solidaires ou compagnons de lutte qui énoncent ensemble ce qu'il convient de créer, de faire.
Eux commandent et nous, nous n'avons qu'à nous opposer si l'on ne veut obéir.
Quand il est question d'agir, comme nous ne pouvons obéir à ceux qui nous commandent, comme on ne peut non plus s'opposer à eux, c'est comme si nos forces flanchaient, comme si le courage nous manquait, comme si le doute nous assaillait, mais... est-ce que ça va marcher, et si cela pouvait plutôt nous nuire, parce que nous serions trop peu nombreux à signer...
Effectivement, c'est comme ça qu'on est peu nombreux à signer, et on le sera si on sens qu'on sera nombreux, en attendant, on attend... la prochaine occasion de nous opposer... ça, c'est plus confortable, on n'a qu'à dire non ! Pas étonnant qu'on ait tant de difficulté à obtenir un OUI ! Un OUI, c'est autre chose, il faudrait la perfection pour nous y engager, tout prétexte est bon pour tergiversé, il y a de l'inconnu, on ne sait pas si ça va marcher, on ne sait pas si c'est la bonne chose à faire...
Pour s'opposer, c'est autre chose, on sait à quoi on s'oppose, l'inconnu est seulement de savoir si nous serons assez nombreux pour être contre, en général, c'est plus facile de rassembler pour du contre, que pour du pour, les probabilité de gagner son supérieures...
Mais je ne désespère pas, lundi ou mardi, je commencerai à faire une diffusion plus large... ce qui ne vous empêche pas de le faire en attendant dans nos réseaux de contacts courriels... petit train va loin... ± 50 signature par jour, ce n'est pas si mal...
Lire et signer la PÉTITION 1759-2009 - Rapatrier le 250e et les Plaines