Au neutre en raison des importants surplus énergétiques d’Hydro-Québec, la centrale thermique de TransCanada située à Bécancour reprendra du service si le besoin s’en fait sentir lors des périodes de pointe hivernales.
Depuis 2008, Hydro-Québec a pourtant versé environ 1 milliard à la société albertaine en guise de dédommagement pour la suspension des livraisons d’électricité. Estimant toutefois que des besoins énergétiques se feront sentir à compter de 2018, Hydro-Québec Distribution a décidé de conclure des protocoles d’entente avec TransCanada et Gaz Métro. « Cet approvisionnement se fera à un coût deux fois moins élevé comparativement à ce qu’on obtiendrait sur les marchés, par exemple, par le biais d’un appel d’offres pour construire une nouvelle centrale », a expliqué vendredi un porte-parole d’Hydro-Québec, Marc-Antoine Pouliot.
Dans des documents déposés auprès de la Régie de l’énergie — qui doit donner son feu vert aux ententes — il est prévu qu’Hydro-Québec Distribution verse au total 389 millions à TransCanada et Gaz Métro. Si la société d’État devait ne pas avoir recours à la centrale de Bécancour, elle serait obligée d’effectuer les paiements prévus. Ce scénario est toutefois peu probable, selon M. Pouliot. « Les besoins en puissance sont très élevés pour les prochaines années. L’augmentation des besoins est estimée à 0,9 % par année jusqu’en 2023, ce qui donne 3000 MW de plus par rapport à l’hiver 2013-2014. »
Il n’a pas été possible de connaître les détails des ententes avec TransCanada et Gaz Métro puisque certains montants qui se trouvent dans la documentation ont été caviardés.
La société d’État demande entre autres à la Régie de l’énergie d’amender l’entente d’une durée de 20 ans conclue avec l’entreprise albertaine en 2003.
« Le distributeur pourra notamment compter sur des livraisons d’électricité garantie de la centrale durant un maximum de 300 heures par hiver et pour un maximum de deux appels par jour », peut-on lire dans un document.
Les documents déposés auprès du tribunal administratif soulignent que l’entente doit entrer en vigueur le 1er juin 2016 pour s’échelonner jusqu’en 2036, soit 10 ans de plus par rapport à l’entente initiale conclue en 2003. « Après 2026, il n’y a toutefois plus de coûts pour la suspension des livraisons de la centrale de Bécancour, a souligné M. Pouliot. La portion pour l’utilisation sur toute l’année prend fin tel que prévu. »
En raison des surplus générés, les livraisons de cette centrale située dans le Centre-du-Québec, dont la puissance est estimée à 570 mégawatts (MW), avaient été suspendues depuis 2008. Jusqu’en 2014, Hydro-Québec versait environ 150 millions par année à TransCanada en guise de dédommagement pour la suspension des livraisons d’électricité. « Depuis le 27 mai 2014, la Régie a approuvé des amendements […] qui permettent à Hydro-Québec Distribution d’obtenir une diminution annuelle [des coûts] oscillant entre 13 et 14 millions », a rappelé M. Pouliot.
Par ailleurs, Hydro-Québec dit s’être entendue avec Gaz Métro afin d’approvisionner la centrale de Bécancour en gaz naturel liquéfié GNL, ce qui, à son avis, devrait générer des économies. En échange, le distributeur de gaz naturel s’est engagé à construire un réservoir de GNL ainsi qu’une unité de vaporisation à proximité de la centrale de TransCanada. « Cette solution [permettra] à la centrale […] de devenir un outil pour répondre aux besoins des Québécois pour les périodes de très grands froids », a souligné la vice-présidente, stratégie et communication chez Gaz Métro, Stéphanie Trudeau. Le distributeur sera responsable de la construction, des opérations ainsi que de l’entretien des installations.
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