La candidature d'un imam aux élections cause des tensions

89886a2e653cf608c085cc24c7e6044a

Guéguerre communautariste : les Italiens remplacés par les musulmans

D'après l'ex-député Nicola Di Iorio, le PM devrait annuler la victoire de Hassan Guillet dans Saint-Léonard-Saint-Michel.


Voici la ou les sources de cet article : La PresseVoici la source de la photo : Marvin Lynchard, U.S. Department of Defense, Domaine public (Image rognée)


Le 27 mai, l'imam Hassan Guillet a remporté la course à l'investiture pour représenter les couleurs du Parti libéral du Canada (PLC) dans la circonscription de Saint-Léonard-Saint-Michel aux prochaines élections fédérales. Si la victoire de M. Guillet fait de lui le premier candidat du PLC à ne pas être issu de la communauté italienne, ce changement a également poussé le député démissionnaire, Nicola Di Iorio, à demander à Justin Trudeau d'annuler le résultat du vote dans un texte écrit en italien.


Dans une entrevue accordée à La Presse, M. Di Iorio a expliqué que la communauté italienne de Saint-Léonard se sentait de plus en plus mise à l'écart. Selon lui, la course à l'investiture s'est déroulée dans le chaos, et une salle trop petite ainsi qu'une file d'attente trop longue ont mené 600 électeurs à quitter les lieux sans pouvoir participer au suffrage. « Si on est pour faire des investitures, qu'on en fasse des vraies », a-t-il lancé lors de l'entrevue en guise de réclamation.


Du côté des libéraux, on affirme plutôt que « le processus d'investiture a été mené en totale conformité avec nos règles nationales de sélection des candidats ». Hassan Guillet a quant à lui tenté de se faire rassurant en ajoutant qu'il entretenait des rapports cordiaux avec la communauté italienne. D'après lui, il s'agit d'un « faux débat ».


Cette question soulève néanmoins un point important : le portrait ethnique et culturel a subi de profondes transformations dans cette partie de la métropole que représente la circonscription de Saint-Léonard-Saint-Michel. C'est en effet la première fois au cours des cinquante dernières années que le candidat du PLC n'est pas d'origine italienne. « C'est un désastre. Ça nous met en tabarouette, en bon québécois. On a commis une grande bêtise », a déploré le président du Congrès national des Italo-Canadiens, Antonio Sciascia.


Rappelons que l'imam Guillet s'était fait connaître en 2017 lorsqu'il avait prononcé un discours aux funérailles des victimes de la tuerie de Québec. Il dit vouloir être un « bâtisseur de ponts » et un « candidat pour tout le monde ». « Quand je suis arrivé au Québec il y a 45 ans, on parlait des deux solitudes. Maintenant, on peut parler d'une multitude de solitudes », a-t-il déjà déclaré à La Presse Canadienne.