"Selon un militant", "on estime" - à La Presse, on ne pense pas! On commente en spectateur, sans penser la guerre. Sans chercher les causes. Sans définir les enjeux. Bref, on propage le message de l'OTAN - les méchants Syriens (amis de l'Iran, fournisseur de pétrole à la Chine, axe du MAL appréhendé pour les prochaines décennies) doivent être gouvernés par des marionnettes à la botte US qui manipulent les "révolutionnaires". Imaginez un instant comment La Presse traiterait des commandos syriens attaquant par les mêmes stratégies des villes américaines - des "terroristes"! - Vigile
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Le régime syrien entre-t-il en agonie? Depuis trois jours, les troupes rebelles avancent sur Damas, jusqu'alors à peu près épargné par les combats.
Hier, débordant des quartiers périphériques, elles se sont introduites au centre de la capitale. La IVe division de l'Armée, dirigée par le frère de Bachar al-Assad, de triste réputation, a été mobilisée. Des chars d'assaut ont pris position à Damas et des hélicoptères ont pour la première fois été utilisés dans la capitale pour mitrailler les insurgés.
«Le régime qui s'effondre devient fou», a dit un militant à l'Agence France-Presse. Mais fou jusqu'à quel point?
Se sentant pris au piège, le président pourrait recourir aux armes chimiques, assure Nawaf Farès, ex-ambassadeur de la Syrie en Irak qui a fait défection, le plus haut dignitaire du régime à avoir agi de la sorte. (Contrairement aux fameuses armes de destruction massives jamais trouvées en Irak, l'existence d'un arsenal chimique en Syrie est bien documentée.)
Pendant ce temps, la diplomatie tourne essentiellement à vide. Ce qui n'étonnera personne...
Sur le terrain, les 300 observateurs dépêchés par l'ONU ne peuvent à peu près pas quitter leurs chambres d'hôtel depuis un mois, leur mission étant suspendue depuis qu'ils ont été attaqués. Le Conseil de sécurité doit décider au cours des prochains jours de l'avenir de cette mission et de l'adoption de nouvelles sanctions à l'endroit du régime syrien. Mais, hier, Moscou a encore une fois refusé de s'engager sur cette voie et, de même, continue à s'opposer à toute «ingérence» internationale en Syrie.
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Si la capitale est loin d'être tombée, plusieurs signes indiquent que le régime al-Assad se fragilise de jour en jour.
Les défections, notamment d'officiers des forces armées, sont de plus en plus nombreuses - dont celle d'un général de la Garde républicaine et ami d'enfance du président. Aussi inquiétant pour le régime: les exportations de pétrole vers l'Union européenne, le tourisme et le commerce transfrontalier sont au point mort. Et l'usage immodéré de la planche à billets a généré une inflation dépassant les 30%. Enfin, alors que l'Iran songerait à mettre un bémol à sa commandite du régime, l'approvisionnement en armes de l'Armée syrienne libre par l'Arabie saoudite et le Qatar se fait de façon de plus en plus ouverte et systématique.
Bref, on estime en général que la situation ne se dénouera que par une escalade de la violence, Bachar al-Assad refusant jusqu'à la fin de céder.
Sans même parler des remous probables autour de lui, ce qui se passera ensuite est impossible à prévoir dans ce pays à majorité sunnite où les Frères musulmans sont en ce moment très actifs. Mais qui compte d'importantes minorités chrétienne et surtout alaouite (dont le clan al-Assad et beaucoup d'apparatchiks font partie).
L'hiver syrien est loin d'être terminé.
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