Le changement climatique et la louisianisation du Québec

L’autoroute Roxham et le Canada babélien

Tribune libre

     Plusieurs Québécois s’inquiètent du projet du premier ministre libéral Justin Trudeau de faire du Canada un pays de cent millions d’habitants en 2100 (à raison, ils craignent la louisianisation du Québec dans ce futur Canada babélien). Malheureusement, cet objectif sera dépassé, que le fils de l’autre le veuille ou non. La raison ? Le changement climatique. Ce que nous voyons aujourd’hui en Grèce, en Italie et ailleurs, n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend.


     Dans quelques années, plusieurs grandes régions du globe seront inhospitalières, pour tout dire invivables, comme le sont aujourd’hui les déserts. Pour ne pas crever, des centaines de millions de personnes qui n’ont pas tiré le bon numéro n’auront d’autre choix que de partir vers des contrées plus vertes.


     De futurs gouverneurs de Floride et du Texas noliseront des autocars pour transporter des réfugiés climatiques au chemin Roxham. Des pays peu scrupuleux et d’autres encore ne pouvant plus supporter la pression de leurs citoyens qui ont tout perdu, affréteront des paquebots, jetteront l’ancre à l’île d’Anticosti et y débarqueront leurs milliers d’infortunés passagers. Des pilotes invoqueront un problème mécanique pour poser leur avion plein de migrants au petit aéroport de Blanc-Sablon.


     Comme l’a fait la Biélorussie avec la Pologne, des pays autoritaires pousseront des migrants à traverser les frontières de pays avec lesquels ils rivalisent (souvenons-nous que la Turquie a menacé de faire pareil avec l’Union européenne, qui a sorti le chéquier). Oui, des pays riches paieront des pays sous-traitants en manque de devises étrangères pour empêcher des migrants de venir, mais ils ne pourront pas les contenir indéfiniment.


     Le Canada choisit aujourd’hui la majorité de ses immigrés, mais plus la planète se réchauffera, moins il le pourra, car les réfugiés climatiques seront de plus en plus nombreux. Le chemin Roxham se transformera en autoroute et le Canada en pays postnational. Le vœu de Justin sera ainsi exaucé, au grand dam des Québécois.


     Pour éviter pareil scénario catastrophique, il faut contrer le réchauffement climatique, mais nous n’y parviendrons vraisemblablement pas.




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