Il faut lire La Presse ces jours-ci pour voir à quoi ressemble une entreprise de propagande maquillée en grand reportage.
Au programme, une série d’articles sur le Projet Immersion, mené par le Service de police de l’agglomération de Longueuil, censé leur permettre de se familiariser avec des réalités sociales difficiles et mal connues.
Mais il suffit de les lire pour comprendre qu’il s’agit de toute autre chose. Nous sommes plutôt devant une entreprise de rééducation du corps policier et plus largement, de la société québécoise, jugée immature, frileuse devant la diversité et fermée à l’Autre.
Immersion
L’article de samedi, consacré à la question de l’immigration, et plus particulièrement, à celle de l’islam et du sort qu’il réserve aux femmes, était parlant.
La situation était ainsi présentée : d’un côté, des policiers un peu bêtes, presque xénophobes, qui ne comprennent pas l’islam et, pour cela, s’en méfient. De l’autre, un imam qui leur apprend les grandeurs de sa religion, même s’il ne cesse de justifier l’inégalité entre l’homme et la femme.
On a compris le message : la moindre réserve exprimée devant le voile – et même le voilement des fillettes – et ce qu’il représente est traitée comme un symptôme d’intolérance. Comme d’habitude.
Plus largement, la série pue le mépris à l’endroit des policiers. Laissés à eux-mêmes, ils navigueraient entre la bêtise et l’ignorance. Comme s’ils étaient excités par leur uniforme et leur arme, comme s’ils jouissaient de leur mission répressive. Ils auraient une psychologie primaire, régressive. Essentiellement, nous serions devant des brutes épaisses qui ont besoin de s’ouvrir l’esprit au contact de conseillers en diversité.
Reconnaissance
On est en droit de les voir autrement : chaque jour, ils peuvent en venir à risquer leur vie dans des conditions invraisemblables. Certains dérapent. Mais l’immense majorité contribue à rendre notre société plus paisible.
On doit moins les sermonner que les en remercier.