La Presse-2009 04 22-Alain Dubuc-L’après-Castro commence
On croirait lire un compte-rendu mesuré, mais Alain Dubuc ne peut s’empêcher d’errer sur les mêmes terres qu’il discrédite par ailleurs. Après avoir dénoncé la « survivance absurde de la guerre froide et grand symbole du dogmatisme américain », il abonde dans pareil « dogmatisme ».
« Paradis socialiste » de « l’économie planifiée », « incapable de nourrir ses citoyens » et de « produire ce dont ils ont besoin ». Comme si le socialisme chinois n’avait pu nourrir ses citoyens, comme si les socialistes se croyaient au paradis. Comme si les socialistes n’étaient pas capables de rajuster le tir de la planification pour y faire intervenir aussi l’économie de marché. Comme si l’économie de marché de spéculation sans contrainte était le paradis ! Tout cela n’est toujours que de la poutine propagandiste de « survivance de la guerre froide ».
« Il n'en reste pas moins que ce pays est dans une impasse économique, sociale et politique, un pays figé qui attend la mort de son dictateur, un « paradis socialiste » qui, depuis l'arrivée à sa tête de Raoul Castro, s'est transformé en gérontocratie monarchique. Le modèle d'économie planifiée a été un échec total. Cuba est incapable de nourrir ses citoyens et de produire ce dont ils ont besoin, il survit grâce à la charité internationale et en expliquant ses échecs par un embargo américain qui est politiquement bien commode.
Cependant, ce pays dispose d'un énorme potentiel, comparé à bien des nations latino-américaines. Ce potentiel tient largement aux réalisations de la révolution castriste : un système de santé de haut niveau, une identité nationale forte, un degré d'éducation comparable à celui des sociétés industrialisées. »
Comme si l’économie planifiée tout erratique qu’elle soit n’avait justement pas permis ces réalisations. Comment peut-elle être erratique au point de se donner un système universel de santé quand il nous faudrait ici à les entendre, privatiser sans délais tant l’État est incapable de pouvoir à notre santé… ???
Après avoir autant que faire se peut favorisé l’élection du gouvernement Harper, voilà Gesca-Dubuc en guerre activiste contre ceux qu’ils sont parvenus à faire élire heureusement sans majorité. On a bien fait de ne pas les écouter. Pourtant, les Harper et consorts, commandités par la « gérontocratie » occulte qui finance le salaire de nos zélotes, sont les mêmes qu’ils étaient avant leur réélection qu’on voulait pourtant majoritaire contre le Bloc québécois sous prétexte de « vrai pouvoir ». Ce qui a changé c’est l’élection d’Obama, rien d’autre. Il faut donc un Canada toujours servile et aligné aux États-Unis au risque de quelques pirouettes sans conséquences.
Maintenant qu’ils ont Ignatieff, ils peuvent jeter Harper. Tout ce qui compte c’est de contrer les souverainistes, peu importe la politique prônée par leurs protégés. Harper au temps de ses promesses non tenues de reconnaissance du Québec est le même aujourd’hui qu’hier, et Ignatieff au temps présent de ses promesses a la même politique que les libéraux d’hier. N'importe quoi !
« L’après-Castro commence » Ben voyons…
L’après-Castro n’a pas commencé à Port d’Espagne ce dernier week-end. L’après-Castro a commencé quand le « dictateur » a démissionné de son poste. Si le pays est « figé » ce n’est pas parce que Cuba « attend la mort de son dictateur », c’est parce qu’il attend la levée de l’embargo. Et elle ne vient pas cette levée parce que l’embargo est liée à la « mort du dictateur ». Il serait dommage que le pays se relève alors que Castro est toujours vivant, dommage de faire la démonstration que le socialisme de Castro est capable de s’adapter à la libéralisation contrôlée de son économie « planifiée » une fois l’embargo levé… cependant que se planifie le contrôle centralisé d’un marché dont la libéralisation planifiée de la spéculation à outrance a engendré une crise économique sans précédent depuis les années trente. Une fois Castro mort on pourra plus aisément prétendre que le succès de sa révolution n’est pas dû à ses politiques.
Il n’y a pas que Harper qui soit « déphasé ». Gesca-Dubuc l’est tout autant. Autant quand ils s’en faisaient les propagandistes que lorsqu’ils font la propagande de ses adversaires fédéralistes, alors que rien n’a changé entre le moment où les Conservateurs avaient les bonnes grâces du « gérontocrate » Desmarais pour gouverner le Canada et sauver le Québec et le moment où il ne les a plus.
Castro n’est qu’un prétexte. De toute façon qu’est-ce qu’y peut le Canada ? Rien du tout. Jamais le Canada n’a pu faire quoi que ce soit qui puisse être en mesure de contrer la « gérontocratie » occulte d'affaires qui gouverne les États-Unis.
Vincent Marissal n'est pas en reste...
Cuba: une belle occasion manquée
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