Deux ans avant son élection, Stephen Harper a prononcé un important discours devant le groupe conservateur Civitas avec lequel il maintient encore aujourd’hui des liens étroits. Stephen Harper avait décrit dans son discours l’essentiel de sa philosophie et de sa stratégie.
Il avait d’abord rappelé l’existence de deux courants de pensée fondamentaux du XIXe siècle, le libéralisme économique classique tel que défini par Adam Smith et le conservatisme social classique élaboré par Edmund Burke. Les deux courants, précisait M. Harper, ont fusionné au XXe siècle pour contrer le socialisme.
Aujourd’hui, avec la chute du mur de Berlin et les révolutions thatchérienne et reageanienne, le conservatisme économique a triomphé, se félicitait Stephen Harper. Même les partis libéraux ou social-démocrates ont adopté les politiques de diminution du rôle de l’État, de privatisations et de libre-échange.
La lutte doit maintenant porter, déclarait-il, sur le terrain des valeurs sociales. Le véritable ennemi n’est plus le socialisme, mais le relativisme moral, la neutralité morale. Le chef conservateur affirmait vouloir redonner plus de pouvoirs aux familles dans l’éducation des enfants, les appuyer par une législation sévère contre les jeunes contrevenants, et revaloriser l’institution du mariage en accordant plus d’importance aux valeurs religieuses.
Stephen Harper y allait également d’un vibrant plaidoyer en faveur de l’intervention du Canada aux côtés des États-Unis dans la guerre contre le terrorisme. « La politique extérieure du Canada doit également reposer sur les valeurs morales du Bien contre le Mal », lançait-il. Une manifestation, selon lui, du neutralisme moral était la réticence de la gauche à combattre le terrorisme avec les moyens appropriés.
De façon tout à fait conséquente avec ce discours, un des tout premiers gestes de M. Harper a été de se rendre en Afghanistan et de déposer par la suite un budget qui prévoit une augmentation des dépenses militaires de 5,3 milliards de dollars annuellement pendant cinq ans.
M. Harper est un habile politicien. Il a prévenu ses partisans de bien choisir le terrain des luttes à venir en s’assurant de ne pas diviser les rangs des conservateurs. «L’important, déclare-t-il devant le club Civitas, c’est d’aller dans la bonne direction, même si c’est lentement. »
(Extrait de Pierre Dubuc, Le Vrai Visage de Stephen Harper, Éditions Trois-Pistoles, 2006. Pour se procurer le livre, cliquez ici)
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