Interdire aux policiers de porter un hijab ou un turban n’est pas légal, selon Philippe Couillard.
Le premier ministre a lancé cet avertissement à son rival François Legault, dans une entrevue accordée jeudi au FM93.
Plus tôt cette semaine, le chef caquiste s’est engagé à proscrire le port de signes religieux dans les rangs de la police si son parti forme le gouvernement le 1er octobre prochain.
M. Legault, qui s’inspire des recommandations du rapport Bouchard-Taylor, en fait même un enjeu électoral.
«C’est du bruit»
Une promesse irréaliste si on en croit le premier ministre Couillard. «Il ne peut pas faire ça, c’est du bruit ça, il ne peut pas le faire légalement», a-t-il insisté.
Au gouvernement libéral, on dit s’appuyer sur des avis juridiques pour dénoncer la position inconstitutionnelle de la Coalition avenir Québec.
«Les propositions de M. Legault vont à l'encontre de la Charte Québécoise et de la Charte canadienne des droits et libertés car elles portent atteinte à la liberté de religion et à la liberté de conscience», précise-t-on au cabinet de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.
Le premier ministre a répété une fois de plus que c’est à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et son chef de police de permettre ou non aux policiers de la métropole d’afficher leurs convictions religieuses.
«Ce n’est pas M. Legault qui va décider ça!», a-t-il renchéri.
Philippe Couillard a tenu à souligner qu’il n’y actuellement aucun agent de police au Québec qui arbore un signe religieux apparent.
Front commun de l’opposition
Tout comme la CAQ, les péquistes et les solidaires pressent le Service de police de Montréal (SPVM) de ne pas ouvrir la porte au hijab ou au turban, comme le recommande le conseiller montréalais Marvin Rotrand.
Ils s’expliquent mal l’ouverture de la mairesse Valérie Plante à cette possibilité.