La défaite de Martine Ouellet lors du référendum interne du Bloc québécois est moins celle d’une ligne politique que d’une personnalité qui n’était manifestement pas faite pour diriger un parti.
Il y a des limites à se couper du monde réel et à regarder de haut ceux qui s’entêtent à ne pas faire semblant qu’il n’existe pas. Son discours de départ était humiliant.
Ouellet
Martine Ouellet ne représentait qu’une petite bande de militants jusqu’au-boutistes se prenant pour les seuls vrais indépendantistes. Elle ne passera pas à l’histoire, sinon à la manière de l’ultime fossoyeuse du Bloc québécois. Ne l’accablons pas trop : il était déjà mort.
Cet épisode terminé, il faut revenir à l’essentiel. À moins d’un revirement exceptionnel, le PQ pourrait connaître la pire défaite de son histoire en octobre prochain. Les souverainistes ne pourront plus faire semblant, alors, qu’ils traversent seulement une mauvaise passe.
Si la CAQ et le PLQ se partagent l’essentiel des circonscriptions, le parti souverainiste deviendra un tiers parti. Se posera alors une question centrale : de quelle manière mener le combat indépendantiste ? On ne pourra plus se contenter de scander « on veut un pays » en espérant qu’il tombe du ciel. Dans le champ de ruines à venir, les souverainistes devront entreprendre une tâche de refondation.
Avenir
Elle n’a rien d’impossible. Il existe un vrai mouvement souverainiste au Québec. Et si la nouvelle génération semble étrangère à la souveraineté, l’idée d’indépendance continue de susciter de belles vocations politiques. C’est normal. Elle traverse une période creuse, mais elle représente quand même dans notre histoire une profonde aspiration. Tant que les Québécois se percevront comme un peuple, ils seront hantés par cette idée.
Restera aux souverainistes à lui donner une nouvelle traduction politique. Elle devra se tenir loin de la rectitude politique à laquelle ils ont l’habitude exaspérante de se soumettre.
Cela exigera du courage.