Stéphane Venne (1941-2025)

Il était une fois des gens heureux...

Tribune libre

Auteur-compositeur prolifique de quelque 400 chansons, Stéphane Venne s’est éteint à l’âge de 83 ans. Son départ emporte avec lui des chansons fétiches du répertoire québécois, telles  Et c’est pas fini, Le temps est bon, Un jour, un jour, chanson-thème de l’exposition universelle de Montréal en 1967, ainsi que Demain nous appartient choisie par le Parti québécois comme thème pour sa campagne électorale de 1976.

Toutefois pour la petite histoire, à une préposée qui lui demandait sur son lit d’hôpital à la fin de sa vie quelle était sa chanson préférée, il répondit spontanément Il était une fois des gens heureux dans laquelle le choix judicieux de ses mots nous transportent, comme par magie, dans les «romances anciennes». «Il était une fois des gens heureux/ C'était en des temps plus silencieux/ Parlez à ceux qui s'en souviennent/ Ils savent encore/ Les mots des romances anciennes/ Où ça disait toujours "le monde est beau"».

À l’évidence, Stéphane Venne a marqué de façon indélébile l’inconscient collectif des Québécois par la variété des thèmes qu’il a explorés dans ses chansons dans lesquelles l’amour, la nostalgie et l’espoir s’entrecroisent et nous enveloppent avec douceur et limpidité en compagnie, notamment, de Renée Claude, Isabelle Pierre, Emmanuëlle et Marie-Élaine Thibert avec qui il a entretenu toute sa vie des liens d’une d’une profonde amitié.

Stéphane Venne était un artiste discret peu enclin à s’exposer devant les projecteurs. De ce fait, il aura été de ces artistes dont le talent s’est manifesté par la voix des interprètes qui se sont prêtés à le manifester devant les écrans. Cinquante ans plus tard, l’harmonieuse musicalité derrière la poésie de ses paroles a traversé admirablement le temps tout en douceur tel un ruisseau coulant lentement dans les veines de son public qui lui est resté fidèle tout au cours de sa carrière et encore aujourd’hui.

Merci à vous, monsieur Venne, pour votre contribution exceptionnelle à la pérennité de la chanson québécoise. Nous fredonnerons encore longtemps, grâce à vous, l’hymne à la beauté du monde «en des temps plus silencieux» dont le monde d’aujourd’hui a grandement besoin...


Henri Marineau, Québec



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