C'est mon amie C. qui me l'affirme au téléphone. Elle appelle de Québec. On est dimanche matin. As-tu fait ta chronique ? qu'elle me demande.
- Non, pas encore.
- Écris ça. Harper est fini au Québec.
- C'est toi qui me dis ça... Tu me chantais une autre chanson en janvier dernier. Tu trouvais qu'il était comme une bouffée d'air frais, tu te souviens ?
- Oui, je sais. Mais j'ai changé d'idée. En fait, sais-tu quand j'ai changé d'idée ?
- Non, mais j'imagine qu'avec sa position sur la guerre du Proche-Orient.
- Ça n'arrange rien, mais j'ai changé d'idée bien avant ça.
- Ah oui, quand ?
- Quand il est allé conduire ses enfants à l'école et qu'il leur a donné la main au lieu de les embrasser. Là, je me suis dit que ce gars-là n'était pas normal.
- Pas normal ? Tu exagères un peu. C'était peut-être la première fois qu'il allait les conduire à l'école, c'était normal qu'il ne sache pas quoi faire. Je te fais remarquer que c'est toi qui as voté pour lui, c'est pas moi.
- Je sais. J'ai un peu honte. Mais j'allais pas voter pour les libéraux, pas après ce qu'ils avaient fait avec le scandale des commandites. Et puis le Bloc... Le Bloc, il ne sert à rien. Il ne va nulle part. Voter pour le Bloc, c'est comme mettre le Québec sur le hold.
- Par rapport au conflit du Proche-Orient, avec ton vote, je te fais remarquer que tu as choisi de laisser Stephen Harper improviser une politique internationale de son cru et de nous cafouiller un rapatriement des citoyens canadiens du Liban qui n'aura pas été l'opération du siècle. On a eu toute une bouffée d'air frais. Merci beaucoup.
- T'es fâchée ?
- Je ne suis pas fâchée, je suis déçue.
- Moi aussi, je suis déçue. Encore plus parce que j'ai voté pour lui. J'ai assez hâte qu'il s'en aille.
- Facile à dire. Si on avait une élection à l'automne, tu voterais pour qui ?
- (Un silence) Les libéraux n'ont même pas de chef.
- Ils vont en avoir un... Ils ne manquent pas de candidats en tous les cas.
- Hmmm... Michael Ignatieff est pas mal cute.
- Si tu me dis que tu trouves qu'il a l'air d'une bouffée d'air frais, je ne te parle plus pour le reste de mes jours.
La guerre des mots
Une résolution sera débattue à l'ONU. Il a fallu du temps pour trouver les mots qui en disaient assez, sans en dire trop, avant que ce bout de papier n'atterrisse sur les bureaux des membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
On va ergoter sur ce que signifie la virgule ou le trait d'union, sur ce qu'il faut rajouter ou retrancher dans la formulation qui appelle à un arrêt des hostilités assorti de conditions de toutes sortes.
Le travail sera ardu.
Depuis qu'Israël a choisi de lancer l'artillerie lourde sur le Liban en représailles à l'enlèvement de deux de ses soldats par le Hezbollah il y a bientôt un mois, en attendant que le monde réagisse, un pays et ses habitants civils ont vu le ciel leur tomber sur la tête.
La souffrance n'a jamais paru répartie de façon juste et équitable entre les deux pays concernés.
Ce qu'il faut à l'ONU, ce ne sont plus des Casques bleus, mais des pompiers.
Des pompiers, prêts à intervenir dès qu'un feu se déclare quelque part dans le monde.
Qu'ils aient le droit d'éteindre le feu avant que le Conseil de sécurité ne se mette d'accord sur une résolution qui convient à tout le monde.
Et les libéraux qui n'ont même pas de chef...
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