Christophe Chalençon, l'un des leaders désignés des gilets jaunes, a exprimé dans une vidéo publiée dimanche 23 son souhait de voir l'armée prendre le pouvoir pour permettre l'installation d'un "gouvernement de transition". Le seul moyen selon lui d'éviter "la guerre civile".
Il était déjà l'un des représentants des gilets jaunes parmi les plus décriés. Mais les propos qu'il a tenu dans une vidéo publiée sur sa page Facebook dimanche 23, au lendemain d'un "Acte 6" peu suivi franchissent cette fois un cap.
Christophe Chalençon a appelé dans son message à la "mise en place d'un gouvernement de transition qui va prendre les dispositions pour écouter et entendre le peuple". Et pour parvenir à cette fin, l'artisan forgeron du Vaucluse ne fait pas mystère de son souhait, celui d'une action militaire."Aujourd'hui c'est aux militaires à entrer en jeu pour permettre la mise en place de ce gouvernement de transition". Une action qu'il estime urgente car "début janvier, c'est inévitable, nous allons partir à la guerre civile. C'est inévitable".
Une prise de position qui n'est pas inédite pour ce représentant des gilets jaunes qui avait déjà appelé à la prise du pouvoir du général de Villiers –ancien chef d'Etat-Major parti peu après après l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir– qui remplacerait ainsi le gouvernement.
Message très inquiétant de Christophe Chalençon sur la suite du mouvement qui s’enlise et risque de se durcir gravement à la rentrée d’autant plus que Micron a assuré hier au Tchad qu’il n’y aura aucune nouvelle mesure sociale !!! #GiletsJaunes #Acte7
Christophe Chalençon exprime aussi à demi-mot, via son soutien à l'armée, un agacement face aux forces de police qui, depuis le début du mouvement, n'ont jamais faiblit dans la répression des débordements des gilets jaunes malgré les appels de certains manifestants à ce qu'ils supportent le mouvement."Le peuple ne subira plus, ça c'est clair et net (…) si l'un d'entre-nous tombe sous les balles, là c'est la guerre civile".
Face au tollé de cette dernière publication, et à un moment où la situation devient plus difficile pour les représentants des gilets jaunes franchissant la ligne (voir ici), Christophe Chalençon a publié une nouvelle vidéo ce lundi 24 (voir ici) où il affirme: "A tous ceux qui me mettent dans la case de l'extrême... Oui je suis un Extrémiste dans mon engagement et mon combat pour la démocratie et l'injustice". Il précise tout de même aux "citoyens qui essaient de le salir" un message sans ambigüité: "Qu'ils sachent une chose, après ce combat je les retrouverai tous. Un par un".
Christophe Chalençon, comme la totalité des représentants désignés des gilets jaunes, est décrié par une partie du mouvement. Il lui est notamment reproché, outre des doutes sur sa légitimité, des propos récurrents contre les musulmans et des idées proches de l'extrême droite. Il s'était présenté aux législatives en 2017 dans le Vaucluse sous l'étiquette "divers droite" et avait récolté 0,63% des voix.