La libération de la parole a permis de « balancer » Harvey Weinstein devant les tribunaux, et son sort sera incessamment fixé. Mais se réjouir de la descente aux enfers du porc de Hollywood est futile. Il y a toujours eu, et il y aura toujours, des abuseurs de pouvoirs et des goujats esclaves de leurs pulsions.
Certes, les codes sociaux et certaines lois ont été révisés. Mais il en faut davantage pour transformer un libidineux en gentleman.
Responsabilité
Les femmes ne devraient donc compter ni sur l’évolution des mœurs ni sur les lois pour assurer leur sécurité, mais uniquement sur elles-mêmes. Le transfert de responsabilité, voire d’existentialité, est une illusion de protection qui augmente la vulnérabilité de celles que l’on souhaite protéger.
S’il y a une leçon que tous, femmes comme hommes, devraient tirer de l’affaire Weinstein, c’est que le fort tire sa force de la faiblesse du faible. Il faut donc renforcer les faibles.
Pour échapper aux tentacules de sous-hommes sans foi ni loi, il faut s’affirmer. Et pour espérer un nouvel ordre sociétal, il faut apprendre à résister à l’intimidation, à dire non avec fermeté et à recadrer sèchement l’assoiffé de luxure.
Diamant
Ainsi, il faut rompre avec le féminisme victimaire et vindicatif d’aujourd’hui qui nie les différences entre hommes et femmes. Il faut plutôt enseigner très tôt aux filles à célébrer leur féminité tout en développant leur force de caractère, à aiguiser leurs capacités à repérer les prédateurs, et à avoir suffisamment d’estime pour elles-mêmes pour ne jamais tomber dans les pièges des consuméristes. Surtout, elles doivent comprendre, et faire comprendre aux gloutons sexuels, qu’elles sont des diamants à respecter, et non de vulgaires kleenex qu’on peut jeter après usage.
C’est bien de reprendre le contrôle de sa vie en dénonçant un agresseur. Mais n’est-ce pas infiniment mieux de toujours en garder la parfaite maîtrise ?