La conquête d'une nation ethnique ou organique ne se fait pas
nécessairement par l'invasion militaire comme cela se produisit en 1950
pour le Tibet, alors que, après la proclamation de la République populaire
de Chine en 1949, le gouvernement de Pékin, considérant le Xizang (le
Tibet) comme partie intégrante du territoire chinois, envoya en octobre
1950 l’Armée populaire de libération au Tibet. Depuis, le Tibet est
considéré par la Chine comme une région autonome de Chine, un euphémisme
pour province (mot qui veut dire colonie) chinoise.
Comme les Tibétains, nos ancêtres de Nouvelle-France furent, eux aussi,
conquit par l’invasion militaire britannique en 1759. Mais la conquête
d’une nation ethnique ou organique se fait aussi, pour employer un mot
savant des ethnologues, par l'invasion interstitielle (du latin
interstitum qui signifie « se trouver entre »), c'est-à-dire par
l'insertion pacifique d'étrangers dans un corps social donné conduisant
soit à l'assimilation, soit à la résistance.
Suite à l’invasion militaire chinoise, la Chine planifia l’invasion
interstitielle en submergeant le Tibet d’immigrants Chinois, tout cela,
dans le but avoué de rendre les Tibétains minoritaires. Et, effectivement,
cette politique a réussi : les Tibétains sont aujourd’hui minoritaires dans
leur propre pays.
Le même phénomène sociologique est aujourd’hui en cours au Québec. Au nom
du libéralisme, des droits de l’homme et du développement économique, le
gouvernement libéral de Jean Charest accélère maintenant le venue
d’immigrants au pays. Tout cela, bien sûr, dans l’intérêt des Frankois et
des Québécois en général. De 45 000 immigrants, nous passons à 55 000
immigrants par année; c’est l’équivalent de la ville de Rouin-Noranda à
chaque année. Souvenons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, le libéral
Christos Sirros disait que ce n’était qu’une question de temps avant que
les Frankois ne deviennent minoritaires au Québec, et qu’alors, l’idée
d’indépendance serait caduque. Les Frankois ne subissent pas, comme les
Tibétains, une invasion interstitielle brutale, non. L’invasion
interstitielle à laquelle nous devons faire face est tranquille : lentement
mais sûrement, les partisans de Lord Durham sont en train de gagner la
guerre. Elle est d’ailleurs déjà gagnée sur l’île de Montréal. Il est vrai
que nous y mettons beaucoup du nôtre avec une dénatalité chronique qui
n’aide pas notre cause de survivance. À notre décharge, disons que nous ne
sommes pas le seul peuple à vivre ce phénomène : tous les pays d’Occident
sont embourbés dans ce cycle de dénatalité/immigration. Cela dit, cela ne
règle cependant en rien notre problème.
La nation d'accueil pourra ou bien encourager le métissage ou soit
résister. Par exemple, si la nation d’accueil a le contrôle politique de
son immigration, elle saura limiter les entrées afin de protéger son
homogénéité et tolérera un minimum de métissage parmi ses rangs. Par
contre, si elle ne possède effectivement pas le contrôle de son
immigration, elle pourra décider de cohabiter avec les nouveaux groupes.
Depuis 1760, sur l’invitation des Britanniques, et l’habitude à
l’inféodation aidant (qui favorise une confortable et incontrôlable
mentalité d’ouverture aux autres transformée en indulgence malsaine), les
immigrants se sont faufilés lentement mais sûrement et continuent toujours
de le faire pour occuper les interstices de la bure frankoise et en
viennent à former des communautés culturelles qui s'intercalent, pour
utiliser l’expression consacrée, dans le vêtement des « pure laine ».
Cependant, peu s'amalgament par métissage à la société frankoise. En fait,
seulement 10 % des Frankois contractent des mariages ou unions mixtes.
Dès la fondation du deuxième Canada par les Britanniques, le gouvernement
a ouvert toutes grandes ses portes à l'immigration pour essayer d’assimiler
les Canadiens-Français. Depuis ce temps, l’immigration est devenue la
principale façon de peupler le territoire. De nos jours, la pression pour
laisser les portes grandes ouvertes ne vient pas seulement des autres pays
industrialisés qui sont aussi entraînés dans le tourbillon de cette même
politique dite d’ouverture (les immigrants nous enrichissent tellement!),
elle ne vient pas des forces mondiales extérieures, mais de l'intérieur,
des Frankois et des immigrants eux-mêmes.
Le multiculturalisme à l'intérieur d'un même État apparaît lorsque
l'assimilation des immigrants par métissage est devenue chose impossible ou
encore lorsque l’immigration est devenue la règle d’or pour peupler un
pays. Conséquence d’une telle politique : plus une société est composée
d'immigrants, plus ils attirent de leurs semblables et moins on parle
d'assimilation puisque, selon la loi des affinités, les immigrants se
regroupent et forment des communautés de peuplement pour résister à
l’assimilation (les asiatiques à Brossard, les noirs à Montréal-Nord,
etc.), obéissant ainsi à un instinct collectif de conservation : « Une
collectivité n'accepte jamais d'être réduite au statut de minorité,
c'est-à-dire à un état permanent d'infériorité politique, lorsqu'elle
possède le pouvoir de prévenir cette mise en servitude » (l’historien
Michel Brunet).
Si sa communauté devient importante en nombre en terre étrangère,
l'immigrant ne veut alors plus s'assimiler à la société d’accueil parce
qu'il sait qu'il n'est pas nécessaire pour y vivre, de ressembler à
l'ethnie majoritaire et de l’imiter. Il sait qu'il n'est pas nécessaire
qu'il soit semblable à ceux avec lesquels il est forcé de vivre ou a choisi
de vivre. Les mots utilisés change alors imperceptiblement et au lieu de
parler d’assimilation, on préfère parler d’intégration.
À l’intérieur d’une nation ethnique, l’assimilation d’un petit nombre
régulier d’immigrants par métissage est chose possible. Mais avec l’arrivée
continuelle, sans interruption, d’un grand nombre d’immigrants,
l’assimilation des étrangers n’est plus possible comme telle; avec le
temps, elle devient absolument impossible : ne pouvant plus songer à
assimiler les immigrants, la nation d’accueil doit alors plutôt penser en
terme d'intégration sociale des cellules ethniques étrangères à son noyau.
De nos jours, celui qui utilise le terme assimilation, et surtout qui la
prône, est très mal vu. Il est « out, reject », comme dirait les jeunes.
Non, aujourd’hui au Québec, on parle d’interculturalisme, de culture
publique commune qu'on souhaite voir se transformer en culture de
convergence ...
Nous le répétons encore, il est une loi fondamentale en psychologie des
groupes dont toute collectivité d’accueil doit tenir compte si elle veut
s'éviter des problèmes sociaux et c'est celle-ci: « Quand vous laissez
entrer des gens, tôt ou tard, ils veulent aussi poser leurs propres règles
» (David Rome). Et tout cela se fait en douce, sans révolution, comme si de
rien n’était. À partir de ce moment, les invités cherchent à devenir les
maîtres du logis en dictant leur volonté au nom des droits de la personne
parce qu'ils ne consentent plus à ce que leur appartenance ethnique ne soit
pas déterminante dans leur nouveau pays.
C’est une loi du comportement humain à laquelle tous les peuples de la
terre doivent un jour faire face. Et ils doivent absolument en tenir compte
s’ils veulent rester en vie. Ouverture aux autres par affinité, oui,
disparition, jamais! Frankois et Tibétains, des peuples en sursis?
Serions-nous tous durs de comprenure?
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