Langue et laïcité

Finis les compromis

Par principe

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Tribune libre

Le gouvernement Legault ira en appel du jugement concernant la loi sur la laïcité. On sait tous qu’au mieux, le premier jugement sera confirmé. Pour certains c’est déjà pas mal et l’exemption pour les Commissions scolaires anglophones serait inattaquable. Il me semble que c’est faux. La loi sur la laïcité ne porte pas sur la tenue vestimentaire, le choix des enseignants ou toute autre question de gestion scolaire. La loi pose certaines limites à la pratique de toutes les religions, sans discrimination, dans la société québécoise. Les droits accordés à la minorité anglophone quant à la gestion de ses écoles ne lui permettent pas de s’exclure de l’application de toutes les lois du Québec qui ne lui plaisent pas. Il faut se battre pour la loi telle qu’elle a été votée par l’Assemblée nationale.


Il faut cesser de faire des compromis à l’avance en espérant que cela va influencer favorablement la Cour suprême et les communautés anglophones. Ainsi, la loi 101 sur la protection du français a été adoptée par le Québec en excluant de son application les écoles privées qui ne reçoivent aucune subvention du gouvernement. La loi 101 s’appuie sur des principes, il n’est pas normal que des québécois qui ont suffisamment d’argent pour se payer l’école privée aient le droit de se soustraire à la loi qui protège le français au Québec. Ce compromis a mené au développement des écoles passerelles qui permettent de se moquer de la loi 101 en inscrivant ses enfants quelques années à l’école privée en anglais. Dans le cadre du renforcement de la loi 101 et de son application aux cégeps il faudrait éliminer ce privilège aux écoles privées. C’est d’abord une question de principe mais de plus ce privilège contribue au développement de l’enseignement privé, qui s’observerait aussi au niveau collégial.


Parlant du principe de laïcité, est-ce qu’il y a encore au Québec des écoles religieuses, reconnues par le gouvernement pour dispenser le programme scolaire, qui continuent de permettre le port de signes religieux? Est-ce qu’un Québécois, croyant ou non, pourrait être engagé dans une telle école s’il refusait de porter les signes religieux prescrits? Si non, est-ce qu’il s’agirait de discrimination à l’emploi basée sur la religion?


 



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