La scène se passe à la prestigieuse Université Notre-Dame, en Indiana, aux États-Unis. Sur les murs du bâtiment principal de l’université, on trouve douze fresques célébrant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Elles datent du XIXe siècle.
Censure
Mais depuis quelques années, elles heurtaient certains militants amérindiens qui les trouvaient insensibles aux méfaits du « colonialisme ». Pour les accommoder, l’université avait d’abord produit une brochure explicative, contextualisant les œuvres. Apparemment, ce n’était pas assez. Alors les dirigeants de l’université, à la manière de petits lâches de classe mondiale, ont décidé de recouvrir les fresques, pour qu’on ne les voie plus.
Hey oui ! Ces gens-là semblent aussi courageux que les dirigeants du Festival de jazz devant des militants anti-SLAV ! Question : pourquoi retrouve-t-on un aussi grand nombre d’invertébrés au sommet de nos sociétés ?
Le président de Notre-Dame ne pouvait-il pas dire aux militants amérindiens : « Désolé les copains, vous ne représentez qu’une frange extrémiste de votre communauté, et vous ne ferez pas la loi. Le chantage victimaire, ça suffit. » Il aurait pu poursuivre : « Vous allez devoir vous habituer à vivre dans une société qui ne se soumet pas à chacun de vos désirs. Vous allez même devoir endurer des symboles dans l’espace public qui ne sont pas absolument conformes à votre univers mental. Désolé, les petits tyrans, mais la société ne se soumettra pas à vos caprices. »
Courage
Mais bien évidemment, les autorités n’ont rien dit de tout cela et les extrémistes ont gagné. Comme d’habitude. Il faudra bien que cette nouvelle censure s’arrête. Il faudra bien lui tenir tête en apprenant à résister aux fanatiques qui détournent à leur avantage la cause des minorités. Au nom de la liberté d’expression. Au nom du respect des œuvres. Au nom de l’histoire aussi. Les Européens ne vont quand même pas s’excuser pour la découverte de l’Amérique.
Oups. Ils le font déjà.