L’encadrement des accommodements religieux proposé par le gouvernement Couillard provoquera le «chaos», dénoncent en chœur les partis d’opposition.
À la lumière des nouvelles balises présentées mercredi par la ministre Stéphanie Vallée, les demandes d’accommodement pour motif religieux continueront d’être traitées au cas par cas par les villes, les commissions scolaires, les établissements de santé, les réseaux de transport, les ministères et les organismes publics.
Il y aura autant de manières de traiter les accommodements religieux que d’organismes visés par les nouvelles lignes directrices.
«Ça va être le chaos, parce qu’on ouvre la porte à la subjectivité la plus totale! Ça va créer le chaos, parce que personne ne saura sur quel pied danser!» déplore la députée caquiste Nathalie Roy.
Un constat que partage la députée péquiste Agnès Maltais. «[La ministre Vallée] a échoué à ce test-là. C’était pourtant important», a-t-elle souligné.
Québec solidaire estime que le gouvernement Couillard fait preuve d’incompétence dans ce dossier. «Le PLQ [...] n’est pas foutu de présenter des balises claires, même si c’est un débat qui s’éternise depuis 10 ans!» s’insurge Gabriel Nadeau-Dubois.
Le co-porte-parole solidaire n’épargne pas non plus ses adversaires caquistes et péquistes, qui en profitent selon lui pour tenter de gonfler l’histoire et gagner des points dans l’électorat.
Stéphanie Vallée a présenté mercredi les lignes directrices devant préciser l’application de la loi 62 sur la neutralité religieuse de l’État. L’article charnière de la législation, qui prévoit que les services publics doivent être donnés et reçus à visage découvert, a été suspendu par la Cour supérieure en attendant des balises plus claires du gouvernement.
Pour que des accommodements soient accordés, les demandes devront être sérieuses, fondées sur une intention sincère de se conformer à une conviction religieuse et respecter l’égalité entre les hommes et les femmes.
Chaque organisme devra désigner un répondant qui sera chargé de traiter la requête. En cas de doute, la responsabilité de trancher la question reposera sur le grand patron de l’organisme. Sous-ministres, présidents, directeurs ou commissaires seront donc appelés à statuer sur les situations délicates.