Des milliers de producteurs agricoles ont manifesté devant les bureaux du premier ministre Jean Charest au centre-ville de Montréal, mercredi.
Photo: Robert Skinner, La Presse
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Pierre Saint-Arnaud - Des milliers de producteurs agricoles ont manifesté, mercredi, devant les bureaux montréalais du premier ministre Jean Charest pour l'inciter à rejeter l'Accord sur le commerce intérieur qu'il doit ratifier jeudi, à Whitehorse, avec ses homologues des autres provinces.
L'Union des producteurs agricoles (UPA) soutient que l'accord menace la spécificité de l'agroalimentaire québécois, notamment le mécanisme de gestion de l'offre, les règles d'étiquetage et les normes de composition des aliments.
Selon le puissant lobby agricole, si cet accord devait entrer en vigueur, toute réglementation perçue comme une entrave au commerce pourrait faire l'objet d'une plainte d'une entreprise ou d'une province.
Le ministre de l'Agriculture, Claude Béchard, soutient que le Québec pourra défendre son agroalimentaire devant les autres provinces, une affirmation que rejette le président de l'UPA, Christian Lacasse.
«C'est tout à fait faux de prétendre, comme le font le ministre de l'Agriculture et le premier ministre, que l'on est arrivé à un «consensus canadien» en faveur de la gestion de l'offre, a lancé M. Lacasse. Je voudrais bien les croire, mais on ne retrouve pas cela dans les textes présentement.»
Il a rappelé que Québec a rejeté cet accord il y a un an, pour les mêmes raisons.
«L'an passé, les gens du gouvernement avaient analysé ces textes et en étaient arrivés à la conclusion que l'accord mettait à risque nos systèmes de gestions de l'offre, notre mise en marché collective, nos pouvoirs de juridiction. En vertu de ça, le Québec avait décidé de ne pas adopter cet accord l'an passé», a dit M. Lacasse.
«Cette année, sans qu'il n'y ait eu la moindre virgule de changée, le gouvernement du Québec est prêt à signer le même accord, les mêmes modalités que l'an passé. C'est complètement inacceptable», a-t-il ajouté.
Les manifestants, qui ont déambulé dans les rues du centre-ville mais en dehors des heures de pointe, offraient des pommes aux passants.
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