Furieux des changements apportés à l'aide financière d'Ottawa pour le développement économique, le ministre québécois Raymond Bachand a comparé son homologue fédéral Jean-Pierre Blackburn à nul autre que Maurice Duplessis.
«Il est en train de déstructurer la façon de faire de notre société en matière de développement économique, a déclaré M. Bachand. Il recule au temps de Duplessis qui disait aux industriels demandant une subvention: Venez me voir dans mon bureau, je vais vous faire un chèque.»
La comparaison est excessive. Mais l'inquiétude, la colère de M. Bachand et d'une bonne partie du milieu économique québécois, elles, ne le sont pas.
Responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec (DEC), M. Blackburn a annoncé en novembre dernier la fin d'importantes subventions versées depuis plusieurs années à quelques dizaines d'organismes à but non lucratif (OBNL) qui se consacrent au développement économique régional. Le ministre a fait savoir que les 30 à 50 millions ainsi économisés chaque année serviront à financer des projets précis «qui ont un début, un milieu et une fin» plutôt que «des crayons et du papier».
Les organismes dont il est question ici sont de toutes tailles, des petits en région jusqu'à Montréal International. Pour la plupart, ils sont nés d'une volonté des régions d'appuyer de petites entreprises d'avenir ainsi que d'aider leurs PME à investir en innovation et à explorer les marchés extérieurs. Jusqu'à l'an dernier, le travail des OBNL semblait répondre parfaitement aux objectifs du fédéral. Jean-Pierre Blackburn a fait table rase.
Plusieurs l'accusent d'agir pour des motifs partisans. Depuis son arrivée au ministère, le député de Jonquière-Alma tient à voir lui-même tous les dossiers. Il ne manque pas d'être présent à chaque conférence de presse. Par exemple, on l'a vu à Rimouski il y a deux semaines annoncer une subvention de 1,6 million destinée au projet de sous-marin du site maritime historique de Pointe-au-Père. Cependant, dans la même région, la Corporation de soutien au développement technologique des PME va perdre l'aide de 400 000$ qu'elle recevait. Qu'est-ce qui est plus porteur pour l'avenir, un vieux sous-marin transformé en attraction touristique ou l'amélioration de la productivité des petites entreprises? Selon quels critères les projets sont-ils choisis, le développement des régions ou la visibilité du ministre en vue des prochaines élections?
Tous les OBNL ne sont peut-être pas aussi efficaces qu'ils le devraient. Certains dépensent sans doute trop en bureaucratie, en voyages, en activité sociale. Le problème, c'est que M. Blackburn a décidé de sabrer partout plutôt que d'y aller au scalpel suivant une analyse du bilan de chaque organisme.
Le ministre fait la sourde oreille à la grogne généralisée qu'a provoquée sa nouvelle politique. Les dirigeants de six organisations importantes du monde économique québécois ne sont même pas parvenus à obtenir une rencontre avec lui.
En somme, dans ce dossier crucial pour l'avenir de l'économie québécoise et des régions, Jean-Pierre Blackburn a adopté une approche politicienne, bête et têtue, indigne d'un gouvernement moderne.
De Duplessis à Blackburn
Contrats fédéraux - F-35 - rejet du Québec
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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