D'un pétrole à l'autre

Après son échec dans le dossier Bell-Astral, l'Empire cherche à capitaliser sur son placement dans Enbridge


La société Enbridge demandera cet automne à l'Office national de l'énergie l'autorisation d'inverser le flot de son oléoduc 9B, entre North Westover (Ontario) et Montréal. Une fois obtenu le feu vert de l'organisme fédéral, Enbridge pourra transporter le pétrole de l'Ouest canadien, notamment des sables bitumineux, jusqu'au Québec.
L'autre grand transporteur de pétrole et de gaz du pays, TransCanada, étudie la possibilité de modifier une partie de son gazoduc principal de façon à ouvrir, lui aussi, une nouvelle route pour le pétrole de l'Ouest vers Montréal.
Ces deux projets susciteront certainement une vive opposition. Dans le cas des plans d'Enbridge, c'est déjà commencé. Des écologistes soutiennent que le projet en cache un autre visant à exporter le pétrole lourd venant de l'Alberta vers le port de Portland (Maine) par un oléoduc vieux de 70 ans. Les risques de fuites seraient d'autant plus grands que le bitume dilué extrait des sables bitumineux est, selon certains, particulièrement corrosif pour l'acier des oléoducs.
Les autorités doivent évidemment imposer aux entreprises impliquées les plus hauts standards de sécurité. Cela dit, les projets doivent être soupesés pour ce qu'ils sont, non pour ce que le diable pourrait en faire.
Pour l'instant, il n'existe pas de projet d'inversion de l'oléoduc Portland-Montréal. De plus, les raffineries de Suncor et d'Ultramar ne sont pas équipées pour traiter le bitume dilué. Ce qui sera acheminé par l'oléoduc 9, c'est donc un pétrole synthétique de haute qualité. ll n'y a pas de danger de corrosion accélérée.
Ajoutons que le pétrole de l'Ouest canadien remplacera du pétrole venant, notamment, de la mer du Nord et d'Afrique. Ce pétrole-là est transporté ici par tanker, un mode qui comporte des risques au moins aussi élevés que le transport par oléoduc.
L'arrivée au Québec du pétrole de l'Ouest canadien comporterait des avantages économiques substantiels. Les raffineries de l'est, dont celles du Québec, font face depuis deux ans à un désavantage important en raison du décrochage des prix du pétrole de l'Atlantique (Brent) et du Midwest américain (WTI). Suncor et Ultramar achètent du pétrole transigé au prix du Brent, 20$ de plus le baril que le pétrole continental auquel ont accès certaines de leurs concurrentes américaines. Si cette situation perdure, l'avenir des deux dernières raffineries de la province sera menacé.
Dans l'opposition, le Parti québécois était contre le transport en territoire québécois de pétrole extrait des sables bitumineux. Aujourd'hui, au gouvernement Marois, on dit que le dossier est à l'étude. Si, comme ils l'ont dit, les péquistes jugent possible d'extraire de l'or noir du fond du golfe du Saint-Laurent de façon sûre, comment pourraient-ils prétendre que la simple inversion du flot d'un oléoduc comporte des risques incontrôlables?

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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