L’UPAC a frappé hier contre plusieurs entreprises de déneigement et d’entretien ménager qui ont décroché des contrats d’Hydro-Québec. La société d’État les soupçonne depuis plus d’un an d’avoir mis en place un système de collusion et de pots-de-vin.

Au total, neuf perquisitions ont eu lieu hier à Montréal, Laval, Blainville et Mirabel. Il s’agit de la première frappe de l’unité anticorruption en lien avec Hydro-Québec. Selon nos informations, c’est cette dernière qui a elle-même dénoncé les entreprises et un de ses anciens cadres au terme d’une enquête interne. Plusieurs des entreprises visées hier dont Groupe Triforce, Ménage Nova et Les entreprises Daniel Robert inc., étaient citées dans une note interne d’Hydro obtenue par notre Bureau d’enquête en mars dernier.

Quelques mois plus tôt, en décembre 2014, le cadre Denis Hervieux avait été congédié. Il a admis avoir reçu plusieurs avantages du Groupe Triforce comme un poêle barbecue, une cafetière Keurig de plus de 1000 $, un séjour dans un condo à Mont-Tremblant et un emploi pour sa fille.

photo Maxime Deland

Cadeaux facturés à Hydro

Certains de ces cadeaux étaient remboursés par le biais d’heures facturées dans un contrat à l’heure de travaux civils octroyé au Groupe Triforce.

Le patron de cette entreprise avait toutefois nié en entrevue avec notre Bureau d’enquête avoir tenté de fixer le prix des contrats de déneigement avec la complicité de Denis Hervieux.

Selon l’enquête interne, la collusion aurait été présente dans l’octroi de contrats aux postes de la Rive-Nord et sur l’île de Montréal. Au moins cinq entreprises seraient impliquées selon le rapport. Parmi elles, on retrouve Les Entreprises Daniel Robert inc. de Montréal, firme qui a été perquisitionnée hier.

Cette dernière n’est toutefois pas identifiée comme étant l’une de celles qui auraient octroyé des cadeaux à Denis Hervieux. Ce qui n’est pas le cas de Ménage Nova dont le propriétaire Kenny Peirera a avoué avoir payé pour un lampadaire et des feuilles de treillis qui ont été installées près de la piscine de Denis Hervieux.

photo Maxime Deland

Des perquisitions ont eu lieu à Blainville sur la 84e avenue Ouest et dans un local industriel de la rue Gaston-Dumoulin.

Cadre congédié

«Oui, oui, je l’ai fait. Je l’ai sûrement fait avec n’importe qui. Ç’a été offert comme à n’importe qui chez Hydro», avait dit M. Peirera. «C’est sûr que c’était bizarre, mais quand le patron demande quelque chose, tu commences pas à jouer dans ses affaires», avait-il mentionné à notre Bureau d’enquête.

La société d’État dit collaborer à l’enquête. Des mesures pourraient être prises contre les entreprises visées en fonction des résultats de l’enquête de l’UPAC. «Des mesures disciplinaires ont déjà été prises avec le congédiement du cadre en question, indique la porte-parole, Marie-Élaine Deveault.

Aucune accusation n’a été portée et les informations n’ont pas été testées devant les tribunaux.

Extraits de la note interne d’Hydro-Québec*