Signe indéniable que le Québec demeure un morceau important du casse-tête électoral de tous les partis politiques en prévision du scrutin fédéral de 2019, le Parti conservateur a décidé de tenir, pour la première fois de son histoire, un conseil national à Saint-Hyacinthe réunissant les membres et les sympathisants du parti au Québec.
L'objectif de cette rencontre, qui aura lieu les 12 et 13 mai, est de mobiliser les troupes conservatrices de la province afin d'établir les grandes lignes des politiques qui pourraient répondre aux aspirations des Québécois et qui devraient être incorporées dans le programme du parti durant le congrès national qui aura lieu en août à Halifax, a indiqué à La Presse le député conservateur Alain Rayes, qui est le lieutenant politique du chef Andrew Scheer au Québec.
Environ 400 personnes sont attendues à ce premier conseil national des Bleus au Québec, a précisé M. Rayes, et des conférenciers de marque prendront la parole durant le week-end, a-t-il souligné, refusant toutefois de préciser leurs noms. Tout indique que le chef Andrew Scheer y prononcera un discours.
« C'est une occasion de rassembler les Bleus du Québec. Il y a des conservateurs au Québec qui partagent notre philosophie - une gestion prudente des finances publiques, moins de taxes et moins d'impôts, un appareil de l'État moins gros, un gouvernement fédéral décentralisé qui respecte les compétences des provinces, une meilleure justice pour les victimes d'actes criminels », a dit M. Rayes.
« Les gens qui se disent nationalistes peuvent être intéressés par notre vision des choses. Ces conservateurs, ils sont là et ils ont déjà été très forts au Québec durant le temps de Brian Mulroney. »
- Le député conservateur Alain Rayes, en expliquant la décision de tenir un conseil national
Selon M. Rayes, la rencontre permettra d'établir trois résolutions prioritaires des membres du parti du Québec en prévision du congrès d'Halifax. Les diverses associations de circonscription votent ces jours-ci sur les résolutions qui seront débattues au conseil national de Saint-Hyacinthe.
LE BLOC EN DANGER
À quelque 18 mois des prochaines élections fédérales, les plaques tectoniques ont commencé à bouger au Québec, selon les derniers sondages, à la suite de la crise qui secoue le Bloc québécois - 7 des 10 députés bloquistes ont quitté le parti en dénonçant le leadership de Martine Ouellet - et le voyage difficile de Justin Trudeau en Inde.
Un sondage mené par la firme Léger pour le compte du Journal de Montréal publié la fin de semaine dernière a révélé que le Bloc québécois ne recueille plus que 12 % des appuis, un résultat qui pourrait entraîner sa disparition. Les libéraux demeurent en tête dans la Belle Province avec 41 %, mais ils encaissent un recul de six points de leurs appuis comparativement au coup de sonde de décembre. Le Parti conservateur est deuxième avec 22 %, un bond de quatre points, tandis que le Nouveau Parti démocratique (NPD) est troisième avec 16 %, également une hausse de quatre points.
En tout, le Québec compte 78 sièges à la Chambre des communes. Le Parti libéral en détient 41, le NPD, 16, le Parti conservateur, 11, le Bloc québécois, 3, et 7 anciens députés bloquistes siègent maintenant en tant que membres du Groupe parlementaire québécois.
OPÉRATION CHARME DU NPD
Durant son congrès national à Ottawa en février, les militants du NPD ont aussi tendu une perche aux électeurs du Québec en adoptant une série de résolutions audacieuses. Entre autres choses, ils ont appuyé l'idée de proposer une déclaration de revenus unique qui serait gérée par le gouvernement du Québec et ont soutenu que le rapatriement de la Constitution en 1982, sans la signature du Québec, était une « erreur historique » qui devait être corrigée. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, s'est aussi engagé à forcer Netflix à percevoir les taxes à la consommation - une mesure que refuse d'imposer le gouvernement Trudeau.