Comment écraser une dictature de banquiers ? La leçon de 1933

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Tribune libre

Source Strategic Culture 


 

Les médias occidentaux ont été frappés par des annonces d’« Armageddon financier » et par la nécessité d’une « devise synthétique hégémonique mondiale » pour remplacer le dollar en chute libre dans le cadre d’un nouveau système de finance « verte ». Ces déclarations ont été faites respectivement par les gouverneurs actuels de la Banque d’Angleterre, Mark Carney et Mervyn King, et ne doivent pas être ignorées, car le monde se trouve à l’apogée de la plus grande bulle financière de l’histoire de l’humanité, rappelant celle de 1929 déclenchée par le « Black Friday » aux États-Unis entraînant une grande dépression à travers l’Europe et l’Amérique.


Même si je ne dis pas qu’un changement systémique n’est pas vital pour protéger les personnes des effets de l’effondrement général de la bulle de produits dérivés de 1 200 milliards de dollars parfois appelée «système bancaire occidental», ce que ces banques centrales proposent est un poison plus mortel que la maladie qu’ils promettent de guérir.


En principe, la crise mondiale ne diffère en rien des crises artificielles auxquelles le monde a été confronté en 1923 lorsque les dettes impayables du traité de Versailles ont submergé une Allemagne vaincue, ce que j’ai expliqué dans mon précédent article. Ce n’est pas non plus différent de la nature de la folie qui a déclenché une spéculation illimitée au cours des «années 20», spéculation ayant provoqué une ruée aux guichets, la faillite des banques et un effondrement général. De même, les solutions proposées pour éteindre l’incendie, par les mêmes pyromanes qui ont craqué les allumettes aujourd’hui, sont identiques à celles auxquelles le monde était confronté en 1933 en tant que solution de «banque centrale» pour une dépression mondiale.


Comment le crash de 1929 a été fabriqué


Alors que tout le monde sait que le krach boursier de 1929 a déclenché quatre années d’enfer en Amérique et s’est rapidement répandu dans toute l’Europe sous la grande dépression, peu de gens se sont rendu compte que ce n’était pas une fatalité, mais une éruption contrôlée.


Les bulles des années 1920 se sont déchaînées avec la mort prématurée du président William Harding en 1923 et ont grossi sous la direction attentive du président de JP Morgan, Coolidge, et du financier Andrew Mellon (secrétaire au Trésor) qui ont déréglementé les banques, imposé une austérité au pays, et  concocté un système de prêts aux courtiers permettant aux spéculateurs d’emprunter 90% pour acheter des actions. Wall Street a été déréglementé, les investissements dans l’économie réelle ont été stoppés au cours des années 1920 et la folie est devenue la norme. En 1925, les prêts aux courtiers totalisaient 1,5 milliard de dollars, atteignaient 2,6 milliards de dollars en 1926, pour atteindre 5,7 milliards de dollars à la fin de 1927. En 1928, le marché boursier était surévalué d’un facteur 4 !


Lorsque la bulle a été suffisamment gonflée, un moment a été décidé pour coordonner un «appel» massif au remboursement des prêts des courtiers. Comme on pouvait s’y attendre, personne ne pouvait payer, ce qui entraînerait un effondrement des marchés. Les «initiés» ont lessivé les «clients privilégiés» de JP Morgan, et d’autres mastodontes financiers ont vendu avant le krach, puis acheté les actifs physiques de l’Amérique pour quelques cents par dollar. Prescott Bush – le pépé de Debeliou – de la banque Brown Brothers Harriman est l’un des personnages notables qui a fait sa fortune de cette manière. Il a renfloué le parti nazi allemand en faillite en 1932. Ces financiers avaient une allégeance étroite avec la City de Londres et avaient coordonné leurs opérations par l’intermédiaire du système bancaire central privé de la Réserve fédérale américaine et de la Bank of International Settlements (BRI : Banque des règlements internationaux).


L’enfer vivant de la grande dépression


Au cours de la Grande dépression, la population a été poussée à ses limites, ce qui a rendu l’Amérique très sensible au fascisme. Le chômage a grimpé à 25%, la capacité industrielle s’est effondrée de 70% et les prix agricoles ont dégringolé bien en dessous du coût de production, ce qui a entraîné une augmentation des saisies et des suicides. Les épargnes de toute une vie ont été perdues, 4 000 banques ont fait faillite.


Cette catastrophe s’est propagée à travers l’Europe et le Canada, les fascistes épris d’eugénisme devenant de plus en plus populaires. L’Angleterre a vu l’ascension de l’Union britannique des fascistes de Sir Oswald Mosley en 1932. Le Canada anglais avait sa propre solution fasciste avec la Ligue de reconstruction sociale , l’élitiste «Fabian Society» de Cecil Rhodes, qui a ensuite pris le pouvoir au Parti libéral, appelant à la «gestion scientifique de la société». Le magazine Time avait présenté le Duce (Mussolini) plus de six fois en 1932 et racontait aux lecteurs que le fascisme via de grandes entreprises était la solution à tous les malheurs économiques de l’Amérique.


Au milieu de la crise, la City de Londres s’est retirée de l’étalon-or en 1931, ce qui a été un coup douloureux porté aux États-Unis, entraînant une fuite d’or en provenance d’Amérique, une contraction plus profonde de la masse monétaire et donc l’incapacité à lutter contre la dépression. Les marchandises britanniques ont simultanément submergé les États-Unis, écrasant le peu de production qui restait.


C’est dans cette atmosphère que l’une des batailles les moins bien comprises s’est déroulée en 1933.


1932 : une tentative de dictature par les banquiers


En Allemagne, la victoire surprise du général Kurt Schleicher a entraîné la défaite du parti nazi allemand, dirigé par Londres, en décembre 1932, menaçant de libérer l’Allemagne de la tyrannie de la Banque centrale. Quelques semaines avant la victoire de Schleicher, Franklin Roosevelt a remporté la présidence américaine, menaçant de réglementer les banques privées et d’affirmer le primat de la souveraineté nationale sur les finances.


Voyant que ses projets de fascisme mondial disparaissaient, la City de Londres a annoncé qu’un nouveau système mondial contrôlé par les banques centrales devait être créé à la hâte. Leur objectif était d’utiliser la crise économique comme prétexte pour retirer aux États-nations tout pouvoir sur la politique monétaire, tout en renforçant le pouvoir des banques centrales indépendantes en tant que responsables de la mise en œuvre de « budgets globaux équilibrés ».


En décembre 1932, une conférence économique sur «la stabilisation de l’économie mondiale» est organisée par la Société des Nations sous la direction de la Banque des règlements internationaux (BRI) et de la Banque d’Angleterre. La BRI a été créée en 1930 en tant que «banque centrale des banques centrales» afin de faciliter le remboursement de la dette de la Première Guerre mondiale. Elle fut un instrument essentiel pour financer l’Allemagne nazie, longtemps avant le début de la Seconde Guerre mondiale. La Conférence économique de Londres a réuni 64 nations, dans un environnement contrôlé. Elle était présidée par le Premier ministre britannique, et ouverte par le roi lui-même.


Une résolution adoptée par le Comité monétaire de la Conférence déclarait :


"La conférence considère qu'il est essentiel, pour pouvoir disposer d'un étalon-or international doté du mécanisme nécessaire à un fonctionnement satisfaisant, de créer des banques centrales indépendantes dotées des pouvoirs nécessaires et de la liberté de mener une politique monétaire et de crédit appropriée dans les pays développés n’ayant pas actuellement d’institution bancaire centrale adéquate", ajoutant "la conférence souhaite réaffirmer la grande utilité d’une coopération étroite et continue entre les banques centrales. La Banque des règlements internationaux devrait jouer un rôle de plus en plus important non seulement en améliorant les contacts, mais également en tant qu’instrument d’action commune."


Faisant écho à la fixation courante de «l’équilibre mathématique» par Carney, les résolutions indiquaient que le nouvel étalon-or mondial contrôlé par les banques centrales était nécessaire «pour maintenir un équilibre fondamental de la balance des paiements» des pays. L’idée était de priver les États-nations de leur pouvoir de générer et d’utiliser directement des crédits pour leur propre développement [sans profit pour les banques, NdT].


F.D. Roosevelt torpille la conférence de Londres


La résistance du chancelier Schleicher à une dictature de banquiers a été résolue par un «coup en douce», qui a renversé le chancelier patriote en faveur d’Adolf Hitler – sous le contrôle d’une marionnette de la Banque d’Angleterre nommée Hjalmar Schacht – en janvier 1933. L’ex-chancelier a été assassiné l’année suivante lors de la Nuit des longs couteaux. En Amérique, une tentative d’assassinat contre Roosevelt a été contrecarrée le 15 février 1933 lorsqu’une femme a arraché l’arme de la main d’un franc-maçon anarchiste à Miami, entraînant la mort du maire de Chicago, Cermak [ Zingara a été étiqueté tireur isolé et exécuté sans délai avant qu’une enquête en bonne et due forme puisse être menée. Ça vous rappelle rien ?, NdT]


Sans le cadavre de FDR, la conférence de Londres a rencontré une barrière insurmontable, celui-ci refusant toute coopération américaine. Roosevelt a reconnu la nécessité d’un nouveau système international, mais il savait également qu’il devait être organisé par des États-nations souverains engagés au bien-être général du peuple et non par des banques centrales vouées au bien-être de l’oligarchie. Avant que des changements internationaux ne puissent se produire, les États-nations, affaiblis par les effets de la dépression, devaient d’abord se rétablir économiquement pour contenir le pouvoir des financiers.


En mai 1933, la conférence de Londres s’effondra lorsque FDR se plaignit de son incapacité à aborder les véritables problèmes de la crise, « une catastrophe assimilable à une tragédie mondiale », et que la fixation de l’objectif de la stabilité à court terme était « un vieux fétiche des soi-disant banquiers internationaux» ». FDR continue, « Les États-Unis recherchent le type de dollar qui, pour une génération, aura le même pouvoir d’achat et de remboursement de la dette que la valeur en dollars que nous espérons atteindre dans un proche avenir. Cet objectif représente plus pour le bien des autres nations qu’un ratio fixe pour un mois ou deux. La fixation du taux de change n’est pas la vraie réponse.”


Les Britanniques ont rédigé un communiqué officiel dans lequel ils déclaraient que « la déclaration américaine sur la stabilisation rendait tout à fait inutile de poursuivre la conférence ».


La guerre de FDR contre Wall Street


Dans son discours inaugural du 4 mars, le nouveau président a lancé le défi : «Les manipulateurs de la monnaie ont fui leurs hauts piédestaux dans le temple de notre civilisation. Nous pouvons maintenant restaurer ce temple aux anciennes vérités. La mesure de la restauration dépend de notre capacité à appliquer des valeurs sociales plus nobles qu’un simple profit monétaire ».


FDR a déclaré la guerre à Wall Street à plusieurs niveaux, à commencer par son soutien à la Commission Pecorraqui a envoyé des milliers de banquiers en prison, et exposé les activités criminelles du gratin au pouvoir à Wall Street qui avait manipulé la dépression, acheté des offices politiques, et poussé au fascisme. Ferdinand Pecorra, qui dirigeait la commission, a désigné l’État profond quand il a déclaré : «Ce petit groupe de financiers très bien placés, contrôlant les ressorts de l’activité économique, détient plus de pouvoir réel que tout autre groupe similaire aux États-Unis».


Le succès largement médiatisé de Pecorra a permis à FDR d’imposer une réglementation radicale sous la forme suivante, d’abord la scission des banques par le Glass-Steagall Act 1, ensuite la réorganisation de la faillite et enfin la création de la Security Exchange Commission, chargée de superviser Wall Street. Plus important encore, FDR a privé de pouvoir la Réserve fédérale, sous contrôle londonien, en nommant comme président l’industriel Mariner Eccles,  puis l’a obligée à obéir aux ordres nationaux pour la première fois depuis sa création en 1913, tout en créant un mécanisme de prêt «alternatif» en dehors du contrôle de la Fed appelé la Reconstruction Finance Corporation (RFC), qui est devenue le principal prêteur pour le développement des infrastructures en Amérique au cours des années 1930.


L’une des politiques les plus controversées à propos desquelles FDR est diabolisé aujourd’hui a été l’abolition de l’étalon-or. L’étalon-or lui-même limitait la masse monétaire à un échange strict d’or avec du dollar papier, empêchant ainsi la construction des infrastructures internes nécessaires pour raviver la capacité industrielle et remettre les millions de chômeurs au travail, faute de ressources financières. La manipulation de l’or par les financiers internationaux en a fait une arme de destruction plutôt que de création. Étant donné que les prix des produits de base avaient baissé au-dessous des coûts de production, il était essentiel d’augmenter le prix des biens sous une forme d’inflation contrôlée afin que les usines et les fermes puissent redevenir solvables et, malheureusement, l’étalon-or l’empêchait. FDR a imposé des droits de douane afin de favoriser la reprise agro-industrielle sur tous les fronts mettant fin aux années rapaces du libre-échange.


En 1934, FDR déclara sa philosophie politico-économique : « La vieille notion fallacieuse des banquiers d’une part et du gouvernement de l’autre, en tant qu’entités plus ou moins égales et indépendantes, a disparu. Le gouvernement, par la nécessité des choses, doit être le leader, le juge, des intérêts opposés de tous les groupes de la communauté, y compris les banquiers. »


Le vrai New Deal


Une fois libérés des chaînes des banques centrales, FDR et ses alliés ont pu entamer une véritable reprise en restaurant la confiance dans le secteur bancaire. En un mois, 75% des banques étaient opérationnelles et la FDIC a été créée pour assurer les dépôts. Quatre millions de personnes ont immédiatement bénéficié d’un travail et des centaines de bibliothèques, d’écoles et d’hôpitaux ont été construits et dotés d’un personnel, tous financés par le RFC. La première discussion au coin du feu de FDR a été vitale pour rétablir la confiance dans le gouvernement et les banques, servant encore aujourd’hui de solide leçon bancaire, que les banquiers centraux ne veulent pas que vous appreniez.


Vidéo (en anglais) : discussion au coin du feu de Roosevelt sur le crise bancaire, le 12 mars 1933


De 1933 à 1939, 45 000 projets d’infrastructure ont été construits. Les nombreux projets «locaux» ont été régis – à l’instar de la Ceinture et de la Route de la soie en Chine aujourd’hui – dans le cadre d’un «grand projet» que FDR a qualifié de «Quatre Quarts» comprenant des zones de mégaprojets tels que la région de la Tennessee Valley Authority, au sud-est, la Columbia River Treaty zone au nord ouest, la zone St Laurence Seaway au nord-est et la zone Hoover Dam/Colorado au sud-ouest. Ces projets ont provoqué un bouleversement dans une telle proportion qu’aucune quantité d’argent ne saurait la mesurer, comme la région du Tennessee dont le taux alphabétisation est passé de 20% en 1932 à 80% en 1950, ou les eaux troubles racistes du sud qui sont devenues la pierre angulaire de l’industrie aérospatiale américaine en raison de l’énorme puissance hydroélectrique.


Wall Street sabote la nouvelle donne


Ceux qui critiquent le New Deal aujourd’hui ignorent le fait que ses échecs ont plus à voir avec le sabotage par Wall Street que tout ce qui est intrinsèque au programme. Par exemple, Lewis Douglass (directeur du budget des États-Unis), un pion de JP Morgan, a imposé la fermeture de l’Administration des travaux publics en 1934, entraînant le licenciement de 4 millions de travailleurs.


Wall Street a tout fait pour étouffer l’économie à chaque tournant. En 1931, les prêts consentis par les banques new-yorkaises à l’économie réelle s’élevaient à 38,1 milliards de dollars, contre seulement 20,3 milliards en 1935. Alors que les banques de New-York détenaient 29% de leurs fonds en bons du Trésor américain en 1929, ce chiffre est monté à 58%, ce qui diminuait d’autant les crédits productifs à l’économie réelle.


Lorsque, en 1937, le secrétaire au Trésor de FDR le persuada d’annuler des travaux publics pour voir si l’économie «pouvait se maintenir debout seule», Wall Street a diminué les crédits à l’économie, provoquant l’effondrement de l’indice de production industrielle de 110 à 85, effaçant sept ans de gain, pendant que la production d’acier passait de 80% à 19% des capacités, se retrouvant au niveau  de la dépression, soit 19%. Deux millions d’emplois ont été perdus et le Dow Jones a perdu 39% de sa valeur. C’était comme retirer ses béquilles à un patient en réadaptation et il n’a échappé à personne que ceux qui agissaient ainsi soutenaient ouvertement le fascisme en Europe. Le patriarche Bush, Prescott Bush, qui représentait alors les Brown Brothers Harriman, a été reconnu coupable de commerce avec l’ennemi en 1942 !


Tentative avortée de coup d’État aux États-Unis


Les banquiers ne se sont pas limités au sabotage financier durant cette période, mais ils ont également tenté un coup d’État militaire fasciste, révélé par le major-général Smedley Butler dans son témoignage devant le Congrès le 20 novembre 1934. Butler a témoigné que l’élaboration du plan a commencé à l’été 1933 et qu’il fut organisé par des financiers de Wall Street qui tentèrent de l’utiliser comme dictateur fantoche à la tête de 500 000 membres de la Légion américaine pour prendre d’assaut la Maison-Blanche. Tandis que Butler parlait, ces mêmes financiers venaient de mettre en place une organisation anti-New Deal, l’American Liberty League, qui luttait pour tenir l’Amérique à l’écart de la guerre afin de défendre un gouvernement mondial fasciste anglo-nazi avec lequel ils souhaitaient s’associer.


Vidéo (en anglais) du témoignage de Butler au Congrès le 20 novembre 1934.


L’American Liberty League n’a changé de ton que lorsqu’il est devenu évident que Hitler était devenu un monstre Frankenstein désobéissant qui ne se contentait pas d’être soumis à l’idée britannique d’un Nouvel Ordre Mondial. En réponse au programme de l’American Liberty League , FDR a déclaré que « certains parlent du Nouvel Ordre Mondial, mais ce n’est pas nouveau et ce n’est pas un ordre ».


La vision détruite de l’après-guerre de FDR


Bien que la lutte de FDR ait changé le cours de l’histoire, sa mort précoce au cours des premiers mois de son quatrième mandat entraîna une perversion fasciste de sa vision de l’après-guerre.


Plutôt que de voir le FMI, la Banque mondiale ou les Nations Unies utilisés comme des instruments d’internationalisation des principes du New Deal pour promouvoir des prêts à long terme et à faible taux d’intérêt pour le développement industriel des anciennes colonies, les alliés de FDR ont été évincés du pouvoir après sa mort, et ont été récupérés par les mêmes forces qui ont tenté d’orienter le monde vers une dictature des banques centrales en 1933.


L‘American Liberty League a donné naissance à diverses organisations anticommunistes «patriotes» qui ont pris le pouvoir avec le FBI et le maccarthysme dans le brouillard de la guerre froide. C’est la structure au sujet de laquelle Eisenhower nous avait mis en garde lorsqu’il avait nommée «le complexe militaro-industriel» en 1960 et contre lequel John Kennedy s’était battu pendant ses 900 jours à la présidence.


La nouvelle route de la soie, nouveau pacte du 21e siècle


La structure dénoncée par Eisenhower, l’État profond d’aujourd’hui, doit détruire le président Donald Trump par crainte qu’une nouvelle impulsion, du genre FDR, ne commence à se réveiller aux États-Unis, qui pourrait s’aligner sur le New Deal international du 21e siècle issu de l’initiative OBOR de la Chine, et de l’alliance eurasienne. Les ministres des Finances, le français Bruno LeMaire et le britannique Marc Carney, ont déclaré craindre que si le New Deal vert n’était pas imposé par l’Ouest, la Nouvelle Route de la Soie et le yuan deviendraient la base du nouveau système mondial.


Le Green New Deal et la Synthetic hegemonic Currency, promus par la Banque d’Angleterre, qui veulent imposer des contraintes draconiennes à l’humanité, déjà fragile, afin de protéger la nature contre cette dernière, n’ont rien à voir avec le New Deal de Franklin Roosevelt ni avec la conférence de Bretton Woods de 1944. Ce ne sont là que des rêves crasseux de banquiers centraux en matière de dépopulation et de fascisme «à visage démocratique» que leur conférence de 1933 n’a pas réussi à réaliser et qui ne pourra être imposé que si les gens restent aveugles à leur histoire récente.


Traduit par jj, relu par Camille et San pour le Saker Francophone


Notes



  1. La loi Glass-Steagall interdit aux banquiers d’utiliser l’argent des déposants pour faire des investissements à haut risque. Cette loi a été rendue ineffective par les dérégulations financières des années 1980-90 


Matthew J.L. Ehret est journaliste, conférencier et fondateur du Canadian Patriot Review. Il écrit pour The Duran, Strategic Culture Foundation, Fort Russ. Ses recherches ont été publiées dans Zero Hedge, Executive Intelligence Review, Global Times, Asia Times, L.A. Review of Books, et Sott.net. Matthew a aussi publié le livre The Time has Come for Canada to Join the New Silk Road et trois volumes de l’Histoire secrète du Canada (disponible sur untoldhistory.canadianpatriot.org).


 



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