Après plus de deux ans de refus, Jean Charest a institué le 19 octobre 2011 une commission d'enquête sur la construction au pouvoir restreint et qui ne pourra distribuer aucun blâme. Celle-ci sera présidée par la juge France Charbonneau. Le «ménage» tant attendu mettra-t-il fin à la controverse dans laquelle le gouvernement est plongé? »
Matthieu Boivin Le Soleil (Québec) «Si j'étais un mafioso québécois aujourd'hui, je serais fier de mon premier ministre.»
L'ex-ministre libéral Marc Bellemare affirme que le premier ministre Jean Charest a mis sur pied une commission d'enquête qui n'est pas régie par la Loi sur les commissions d'enquête dans le but ultime de «protéger le Parti libéral et les collecteurs de fonds du Parti libéral». Il ajoute que M. Charest a choisi une telle formule parce qu'il craint que les liens entre les partis politiques, les criminels et le domaine de la construction qui sont exposés dans le rapport Duchesneau pourraient lui faire mal s'ils étaient présentés devant une «vraie» commission.
«Jean Charest est un manipulateur incorrigible», a-t-il indiqué au Soleil, lors d'une entrevue téléphonique. «Il n'a pas pensé aux Québécois en mettant en place cette solution qui n'a pas de dents, mais bien à ses propres intérêts. Il y a quelques jours, je commençais vraiment à croire que Charest allait mettre sur pied une vraie commission d'enquête. Il a utilisé les médias afin de faire un build-up, en laissant couler quelques informations ici et là. Mais à l'autre bout, il a seulement joué avec l'opinion publique, car la vérité, il ne veut pas qu'elle sorte.»
M. Bellemare affirme que s'il avait voulu être sérieux, M. Charest aurait déclenché une commission d'enquête par laquelle les témoins auraient été obligés de témoigner.
«Pensez-vous vraiment que les mafiosos vont venir témoigner devant la juge Charbonneau? a-t-il lancé. Pensez-vous que les gens qui ont quelque chose à se reprocher vont vouloir témoigner?»
Élections générales
M. Bellemare croit que si le premier ministre est vraiment convaincu que sa solution est la bonne pour régler le problème dans le domaine de la construction, qu'il déclenche des élections générales.
«En 1962, Jean Lesage s'est fait réélire en ayant comme mandat de convaincre les Québécois de l'importance de nationaliser l'électricité. Si Charest a la solution, qu'il tente de se faire réélire en moussant son idée. Les élections donneront ainsi la chance aux Québécois de se débarrasser d'un premier ministre et d'une partie de leur histoire dont ils ne sont pas fiers.»
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