Blanc? Homme? Coupable!

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« Aujourd’hui, j’ai l’impression que les antiracistes ne veulent rien régler, mais se venger avec un discours ségrégationniste brutal. »



– « Le silence blanc est violent », affiche vue lors d’une manifestation antiraciste.




Il ne se passe pas un jour sans que je tombe sur un texte au sujet de ce mythique « homme blanc », ce salaud universel, beurré de privilèges, qui carbure aux pulsions racistes et discriminatoires.




Dans l’optique victimaire de certains militants antiracistes, tous les Blancs sont racistes, surtout quand ils refusent cette étiquette. Une militante antiraciste m’a déjà traitée de « suprémaciste blanche » lors d’un panel. C’est tout dire.




L’antiracisme actuel est caractérisé par un incessant appel fait aux Blancs à reconnaître qu’ils ont reçu une couleur de peau maudite à la loterie de la vie, assortie de privilèges injustes. On leur reproche tout ce qui va mal sur terre et on leur demande de porter la culpabilité de leurs ancêtres défricheurs de continents.




Non au suprémacisme




Si les policiers américains abattent de jeunes Noirs, dont le seul crime est de marcher dans la rue, les antiracistes tirent verbalement sur tout ce qui bouge et dont la peau est blanche. Le profilage racial n’est pas qu’un problème au sein des forces de l’ordre.




Comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de passer la brosse à reluire sur le racisme. Ou d’encourager les suprémacistes blancs dans leur pensée mortifère. Tout cela est condamnable sans retenue. Par contre, j’attends encore le militant antiraciste qui admettra publiquement que le racisme existe dans toutes les sociétés.




Certains groupes antiracistes vont même jusqu’à demander aux femmes racisées, victimes de violence aux mains d’un homme également racisé, de ne pas porter plainte, car ces racisés violents ne sont que d’innocentes victimes du racisme et du colonialisme blancs.




Comme l’écrivait la militante antiraciste française Houda Bouteldja : « [...] le viol d’une femme noire par un homme noir est une affaire communautaire, mais le viol d’une femme noire par un Blanc est un crime ».




Est-ce utile de creuser de tels fossés pour se rapprocher ? Non.




Est-ce utile, pour combattre le racisme et la xénophobie, de constamment nous rappeler l’esclavagisme et la ségrégation à l’américaine qui n’ont rien à voir avec notre expérience historique ? Non.




Est-ce utile de s’en remettre au colonialisme d’antan comme grille d’analyse des rapports entre Blancs et racisés au Québec en 2019 ? Non.




Est-il enfin utile d’associer « race » et « religion » ? Non.




Quel rêve ?




Dans son célèbre discours de 1963 « I have a dream », Martin Luther King confiait : « Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère ».




Que pensent les nouveaux militants antiracistes qui font de la couleur de la peau l’élément central de leur architecture mentale différentialiste de la sagesse du Dr King ?




Autrefois, les militants pour les droits civiques voulaient rendre les humains aveugles à la différence « raciale » pour établir des rapports égalitaires avec tous. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les antiracistes ne veulent rien régler, mais se venger avec un discours ségrégationniste brutal.