L'ex-argentier du parti Union Montréal, dont la résidence est perquisitionnée ce jeudi dans le cadre de l'enquête sur le scandale des compteurs d'eau, est considéré par la police comme «l'homme de main» de l'ancien président du Comité exécutif Frank Zampino.

Bernard Trépanier, alias «Monsieur 3%», est décrit dans des affidavits policiers consultés par Le Journal comme un homme très proche de Frank Zampino.

Les deux hommes ont d'ailleurs été arrêtés le même jour par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) et accusés de fraude, en mai 2012, en lien avec le projet immobilier du Faubourg Contrecoeur.

«L'enquête du Faubourg Contrecoeur indique que «Bernard Trépanier était l'homme de main de Frank Zampino, à tous les points de vue, financement politique, organisation politique. la proximité était évidente», écrivent les enquêteurs de l'UPAC dans les documents qui leur ont permis d'obtenir un mandat pour perquisitionner la résidence de Zampino, l'an dernier.

Centre Bell et voyages

Le nom de celui qui gérait le financement du parti de l'ex-maire Tremblay figure d'ailleurs 49 fois à l'agenda de Zampino entre septembre 2005 et août 2008, pour diverses rencontres.

«L'Agenda révèle la présence de Frank Zampino avec Bernard Trépanier et d'autres convives dans des loges du Centre Bell appartenant, entre autres, à BPR inc. et Dessau inc. dans le cadre de cinq parties de hockey et un spectacle de Céline Dion. Ils sont accompagnés de membres du comité exécutif», écrivent les policiers.

C'est justement à cette époque qu'a été octroyé le contrat de 355M$ pour les compteurs d'eau, dont le processus d'attribution était truffé d'irrégularités selon le vérificateur général.

L'UPAC s'est intéressée, de plus, à certains voyages que Trépanier aurait fait en compagnie de Zampino et d'entrepreneurs impliqués dans le contrat des compteurs d'eau, notamment en février 2007 et 2008.

9e journée de perquisitions

L'opération policière de jeudi marque la 9e journée de perquisitions dans le dossier des compteurs d'eau, depuis le début juillet.

Une dizaine d’enquêteurs se sont pointés en matinée dans la tour à condominiums de M. Trépanier, située sur le boulevard Gouin Est, dans l’arrondissement de Montréal-Nord.

Deux véhicules de police étaient garés devant l’immeuble, tandis qu’à l’intérieur, les enquêteurs étaient à la recherche de tout élément de preuve qui pourrait étoffer leur dossier.

«Ils recherchent toutes sortes de documents et du matériel informatique, notamment», a dit Anne-Frédérick Laurence, porte-parole de l’UPAC.

On ignore si Bernard Trépanier était présent lorsque les policiers ont envahi son condo.

Le surnom de «Monsieur 3%» attribué à Trépanier par des témoins de la commission Charbonneau provient de la ristourne qu'il aurait exigé aux entrepreneurs en échange de contrats publics.

- Avec la collaboration de Maxime Deland