Rappelez-vous, lors de la précédente campagne électorale fédérale, en 2019, la « modératrice » Althia Raj, alors cheffe de bureau du HuffPost à Ottawa, posa cette question empoisonnée au chef néodémocrate Jagmeet Singh, lors du débat des chefs en anglais : « Votre campagne porte sur le courage, mais vous n’en avez montré aucun dans la lutte contre la loi discriminatoire du Québec [la Loi sur la laïcité de l’État, dite loi 21], qui interdit aux personnes – qui, comme vous, portent des symboles religieux – d’exercer certains emplois dans la province. Si vous devenez premier ministre, laisserez-vous d’autres provinces discriminer leurs citoyens ? [...] » Nombre de Québécois avaient été si retournés par son intervention partisane que des excuses avaient été exigées à la CBC.

Jeudi soir, l’animatrice Shachi Kurl, présidente de la firme de sondage Angus Reid, a remis cela au débat des chefs en anglais avec une semblable question orientée au chef bloquiste Yves-François Blanchet : « Vous niez que le Québec a un problème de racisme, pourtant vous défendez des législations comme les projets de loi 96 et 21 qui marginalisent les minorités religieuses, les anglophones et les allophones. Le Québec est reconnu comme une société distincte, mais pour ceux hors de la province, s’il vous plaît, expliquez-leur pourquoi votre parti soutient aussi ces lois discriminatoires. »

Cette question a soulevé avec raison l’indignation du chef bloquiste, alors que les autres chefs n’ont pas réagi sur le coup. Il est à se demander si cela vaudra encore la peine pour le représentant du parti nationaliste de participer aux débats en anglais à l’avenir, d’autant que M. Blanchet a eu beaucoup moins de temps que les autres pour s’exprimer.