À l’instar de Pierre Karl Péladeau, le chef péquiste Jean-François Lisée pourfend l’aide gouvernementale accordée aux journaux du Groupe Capitales Médias.
M. Lisée a toutefois refusé de cautionner les attaques que le PDG de Québecor, sur les réseaux sociaux, a menées contre des journalistes de l’entreprise de presse que dirige l’ex-ministre libéral Martin Cauchon et dont fait notamment partie Le Soleil.
«Moi, vous connaissez mon attitude envers les journalistes: le respect, et puis des fois, je ne suis pas d’accord, puis je me retiens, mais chacun son style. Chacun son style», a déclaré le chef du Parti québécois mercredi matin à Shawinigan, à l'ouverture du caucus présessionnel de son aile parlementaire.
Même s’il croit que les journalistes de Groupe Capitales Médias «sont parfaitement indépendants», M. Lisée trouve «très bizarre» la façon dont le gouvernement de Philippe Couillard a décidé de s’y prendre pour les soutenir.
Problème éthique
«Que le gouvernement libéral donne 10 M$ sans transparence, sans reddition de comptes, à un groupe de presse dirigé par un libéral et dont on sait que la ligne éditoriale de son propriétaire est d’appuyer le Parti libéral... Est-ce que ça pose problème? Évidemment, que ça pose problème», a indiqué M. Lisée.
À l’heure où «la presse est en danger», le chef péquiste se dit favorable à ce que l’État soutienne la presse «en général» et les médias régionaux, mais seulement si cela est fait dans le cadre d’un programme normalisé.
«Il faut le faire dans un cadre qui est clair, qui est transparent et qui ne prête flanc à aucune critique. Ce n’est pas ce que le gouvernement a fait. Et je pense que Pierre Karl a tout à fait raison de dire que ce n’est pas comme ça qu’on doit assurer l’indépendance de la presse», a dit M. Lisée.
L’ombre de PKP
À l’entrée au caucus, les questions des journalistes concernant le retour éventuel de Pierre Karl Péladeau en politique ont été nombreuses. Rappelons que M. Péladeau a révélé mardi, dans une entrevue à la radio, que sa fille l’avait encouragé à revenir dans l’arène.
«J’ai appris hier que Romy était d’accord avec moi, que ce serait une bonne idée qu’il se présente. Pour l’instant, il dit non», a commenté M. Lisée, qui s’est entretenu hier avec M. Péladeau et qui l’a invité à poursuivre sa réflexion en vue des prochaines élections.
«Il n’est jamais parti [du PQ] On a toujours su qu’il reviendrait», a lancé de son côté la députée péquiste Nicole Léger, qui ne sera pas candidate aux prochaines élections.
«Sur le retour de M. Péladeau, moi, je pense que tous les éléments progressistes sont les bienvenus au Parti québécois, a déclaré à son tour François Gendron. [...] Moi, je ne suis pas dans sa tête, je ne suis pas dans ses pensées. Sauf que c’est clair qu’il a le goût de faire de la politique», a-t-il observé.
Le doyen de l’Assemblée nationale, qui tarde à confirmer s’il sollicitera un nouveau mandat cet automne, refuse cependant de remettre en question le leadership de M. Lisée.
«M. Péladeau est le bienvenu si, à l’automne, il veut se joindre à l’équipe des candidats et des candidates, a précisé M. Gendron. [...] Les troupes sont derrière M. Lisée. [...] Le chef du Parti québécois pour la prochaine élection, c’est Jean-François Lisée.»