Photo tirée du site web adriana Resources inc.
Le projet de Lac Otelnuk, dans le nord du Québec, exploité par la torontoise Adriana Resources.
Hugo Fontaine La Presse (Toronto) Quand Allen Palmiere a pris la tête de la junior torontoise Adriana Resources, en juin 2009, la société était concentrée sur ses activités au Brésil, où elle veut construire un port pour le minerai de fer. Mais quand le nouveau président a étudié le potentiel du projet de Lac Otelnuk, dans le nord du Québec, les priorités ont changé. Et les Chinois sont dans le coup.
Une vingtaine de mois plus tard, Adriana parle de construire la plus imposante mine de l'histoire du Canada, tous métaux confondus. Il est question d'un investissement initial de 8,5 milliards, puis d'investissements supplémentaires de 4 milliards dans des phases subséquentes.
Lac Otelnuk, situé entre Schefferville et Kuujuaq, dans le Nunavik, contient des ressources indiquées et inférées de 6,3 milliards de tonnes de minerai, avec une teneur en fer de 29 %. Mais Adriana estime le potentiel à plus de 15 milliards de tonnes. Selon les plans d'Adriana, Otelnuk pourrait produire 50 millions de tonnes par année (autant que la production actuelle du Canada), pendant 75 à 100 ans.
La Chine veut sa part du gâteau. Déjà partenaire de Consolidated Thompson (Cliffs) à Fermont, l'aciériste chinois WISCO a conclu un accord avec Adriana en janvier. La société a acquis 19,9 % des actions d'Adriana (ADI au TSX Croissance), et aura 60 % des parts dans une entreprise conjointe chargée d'exploiter le gisement de Lac Otelnuk. WISCO (Wuhan Iron and Steel Corporation) devra dénicher 70 % du financement pour les investissements initiaux du projet.
Les deux parties sont en discussion pour finaliser la création de l'entreprise conjointe. En entrevue au congrès de l'Association des prospecteurs et entrepreneurs miniers du Canada (PDAC) cette semaine, Allen Palmiere dit espérer une annonce dans les prochains mois.
«WISCO veut bâtir le projet en accéléré, affirme-t-il. Cela veut dire que la production pourrait être lancée cinq ans après la création de l'entreprise conjointe. C'est extrêmement agressif.»
Adriana veut construire une usine de bouletage sur le site de la mine, un chemin de fer de 850 kilomètres qui amènera les boulettes de fer jusqu'au port de Sept-Îles, puis à un terminal maritime. M. Palmiere estime qu'il aura besoin de 2000 employés pendant l'exploitation de la mine, incluant ceux qui travailleront au centre des opérations de Montréal.
Si Adriana doit construire un tout nouveau chemin de fer sur la totalité du tracé, c'est que le chemin de fer existant, entre Schefferville et Sept-Îles, ne peut supporter le trafic supplémentaire de 50 millions de tonnes. En entrevue, Allen Palmiere avance la possibilité de partager le chemin de fer avec New Millenium, qui développe le projet Taconite, un peu plus au sud. Mais New Millennium affirme n'avoir jamais entendu parler de cette idée avant cette semaine.
Adriana espère obtenir un soutien de l'État québécois pour le développement des infrastructures, ferroviaires ou électriques. «Des investissements initiaux de 8,5 milliards, je pense que ça vaut un soutien du gouvernement», soutient Allen Palmiere en évoquant le Plan Nord.
L'étude de faisabilité du projet Lac Otelnuk, qui coûtera entre 50 et 70 millions, devrait être dévoilée l'automne prochain.
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