Accommodements raisonnables: Dumont lance un appel

Tolérance des Québécois / Sondage sur le racisme des Québécois


par Martin Ouellet -

La société québécoise doit surmonter son «vieux réflexe de minoritaire» et cesser de courber l'échine devant les communautés culturelles, estime Mario Dumont.
Dans une lettre adressée à «tous les Québécois», dont La Presse Canadienne a obtenu copie lundi, le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ) plaide en faveur de la rédaction d'une «constitution québécoise» pour y encadrer les accommodements raisonnables consentis aux groupes ethniques ou religieux.
Il est plus que temps, écrit M. Dumont, «d'en finir avec le vieux réflexe minoritaire» qui «continue à nous faire courber l'échine quand nous devrions avoir le menton bien droit».
«Nous nous devons de poser des gestes qui vont renforcer notre identité nationale et surtout protéger ces valeurs qui nous sont si précieuses», ajoute-t-il dans sa missive.
Aux yeux du leader adéquiste, les cas récents d'accommodements controversés consentis aux minorités démontrent à quel point les Québécois de vieilles souches ont tendance à «s'effacer» plutôt que de défendre leurs valeurs.
«Quand on analyse les décisions prises par des dirigeants d'organisations publiques dans le dossier des accommodements raisonnables, cette tendance à s'effacer collectivement, qui est issue de ce vieux réflexe de minoritaire, n'est jamais bien loin», souligne-t-il.
M. Dumont ramène à l'avant-plan la question des accommodements raisonnables au moment où une «enquête» statistique publiée dans un quotidien révèle que trois Québécois sur cinq entretiennent des préjugés racistes à l'égard des ethnies.
L'intégration des arrivants soulève en effet des défis que préfèrent ignorer les gouvernants, avance le député de Rivière-du-Loup, qui dénonce «l'affaissement inquiétant du leadership politique» au Québec et «la détestable langue de bois» qu'impose la rectitude politique.
«Les propos de Jean Charest et d'André Boisclair sur ce sujet et leurs appels à la prudence cachaient mal leurs intentions claires de ne pas se mouiller dans ce dossier. Pourtant, n'est-ce pas là l'essence même de la fonction d'un dirigeant politique que de défendre et de promouvoir les valeurs de notre société ?» lance le chef de l'ADQ.
Le «silence» et «l'aplaventrisme» ne peuvent tenir lieu de politique d'intégration, note M. Dumont, qui propose que le Québec se dote de sa propre constitution afin d'y enchâsser ses «valeurs communes».
«Ce geste fort et solennel permettrait à tous les Québécois de dire, dans un geste commun et rassembleur, qui nous sommes. Cela permettrait aussi aux autres nations de par le monde de saisir clairement la véritable nature de l'identité québécoise», écrit-il.
S'inspirant «de notre tradition religieuse», les valeurs que partage la majorité québécoise sont «l'égalité entre les individus, la liberté d'expression, la justice, le respect, la solidarité, la paix et notre attachement fondamental envers la démocratie», mentionne M. Dumont.


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