Fétichisme référendaire et Statut de Westminster de 1931
15 septembre 2010
Vous m’avez bien compris, M. Barberis
L’Assemblée nationale constitue un Parlement au sens où la tradition britannique l’entend. Il ne s’agit pas d’un gouvernement municipal, d’une commission scolaire ou d’une fabrique. Notre Assemblée nationale peut faire des lois, est nominalement dirigée par Sa gracieuse majesté et peut créer des mandataires de Sa majesté du chef de la Province, comme Hydro-Québec. Il s’agit donc d’un vrai Parlement. Quand nos adversaires racontent que nous aurions un Parlement de seconde catégorie, ils font référence au droit du parlement canadien de défaire toute loi d’une province. Il n’a jamais utilisé ce pouvoir au Québec pendant nos campagnes référendaires. S’il s’avisait de le faire après une élection portant précisément sur une démarche d’accession à l’indépendance, avec un Gouvernement élu démocratiquement pour le faire, il révélerait sa véritable nature de colonisateur au monde entier, et légitimerait ainsi une déclaration unilatérale d’indépendance faite par l'Assemblée nationale du Québec.
Le Parlement d'Ottawa a pu déclarer son indépendance unilatéralement, de même qu’approuver sa Constitution en 1982, sans avoir jamais reçu le mandat de sa population de faire ça.
Donc un parlement d'Ottawa qui a utilisé ses pouvoirs sans autorité populaire viendrait dire à un autre Parlement de Québec légitimé par une démarche démocratique que la démocratie est sans valeur. Non seulement il nous révélerait sa vraie nature de colonisateur, mais il n’irait pas bien loin au niveau international !
Louis Champagne, ing.