Mais qui fera l'indépendance du Québec?
5 juillet 2011
L'idée de ne pas donner au nouveau parti indépendantiste un ¨projet de société emballant¨ est certainement porteuse. Ce fut l'erreur de toujours du PQ de se dire social-démocrate et de faire fuir les indépendantistes de droite, de centre droit, d'extrême-gauche, etc.
Cela étant dit, l'idée de saborder le parti dès la première élection suivant l'indépendance est, comme le concept même l'indique, suicidaire. Car il faudra pratiquement un mandat complet pour tout mettre en place dans le détail: assemblée constituante, reconnaissance internationale, fusion des deux Etats, ouverture d'ambassades, etc. Or, si, tout de suite après avoir réalisé tout ça, on redonne le pouvoir aux fédéralistes, ils vont immédiatement tout redéfaire ou, du moins, faire le pire qu'ils pourront. C'est précisément ce que Charest fait déjà. Conclusion: il faudra au moins un deuxième mandat de consolidation.
Terminons en disant que la meilleure façon de se débarrasser des arrivistes est de ne pas voter pour eux. Il nous faut voter pour des hommes d'Etat. Lévesque n'était pas un arriviste, pas plus que Parizeau ou Drapeau. Il faut donc revoter pour ce genre de personnes, qui ne sont pas si difficiles à repérer, aussi longtemps et aussi souvent que possible. C'est mieux que de redonner le pouvoir à nos ennemis tout de suite après l'atteinte de l'objectif, car eux sont des arrivistes particulièrement répugnants puisqu'ils sont prêts à détruire leur peuple pour devenir ministres.
Jean-Jacques Nantel, ing.