MESURES SANITAIRES

Trudeau : « Nous ne sommes pas intimidés »

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Trudeau joue la carte de l'affrontement


(Ottawa) Les Canadiens sont « choqués et dégoûtés » par les paroles ou les gestes haineux d’une « petite minorité marginalisée » qui ont été observés dans les rues d’Ottawa depuis l’arrivée du « convoi de la liberté », mais « nous ne sommes pas intimidés », a tranché le premier ministre du Canada.


« Nous ne sommes pas intimidés » par des personnes qui lancent des insultes racistes, qui profanent des monuments, ou encore qui « volent des repas aux sans-abri », a martelé Justin Trudeau en conférence de presse depuis sa résidence du lac Mousseau, dans le parc de la Gatineau, où il a été déplacé pour des motifs de sécurité, en raison de la présence du « convoi de la liberté ».


Il condamnait par ces propos la profanation de la statue de Terry Fox et du monument commémoratif de guerre du Canada, et le recours à des symboles haineux, comme le svastika, et le fait que des protestataires aient dérobé des repas destinés à des personnes sans domicile fixe en cognant à la porte des Bergers de l’espoir.


Ce n’est « pas en manifestant », mais bien en se faisant vacciner que l’on mettra fin à la pandémie, a lancé le premier ministre, s’en prenant au passage à « petite minorité marginalisée » qui « rouspète », en dénonçant les politiciens qui « exploitent les peurs des gens ».





 




« Tout le monde est frustré », mais ce qui se joue depuis vendredi passé dans les rues du centre-ville, ce n’est pas l’histoire de cette pandémie, a insisté Justin Trudeau, qui n’a affiché aucune intention de rencontrer les manifestants qui ont élu domicile en face du parlement.


Le premier ministre, qui a annoncé que lui et deux de ses enfants avaient reçu un résultat positif à un test de dépistage, n’a pas non voulu dire s’il aimerait voir les manifestants être évacués par les forces qui patrouillent les rues depuis vendredi, contrairement au maire d’Ottawa, Jim Watson, et à des conseillers municipaux.


En revanche, il a soutenu que le chef conservateur Erin O’Toole devrait « réfléchir sérieusement » à la ligne de conduite à adopter pour la suite des choses. Il n’est « pas prévu » que celui-ci tienne une conférence de presse lundi, selon ce que l’on a indiqué à son bureau.


Plusieurs de ses députés ont donné leur sceau d’approbation au mouvement. Quelques-uns, dont Michael Cooper et Leslyn Lewis ont été aperçus dans les rues d’Ottawa au courant de la fin de semaine, tandis que Pierre Poilievre a réitéré son soutien au rassemblement sur les réseaux sociaux.


Singh invite à partir


Avant que Justin Trudeau ne prenne la parole, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh avait quant à lui invité les manifestants à plier bagage. Il a condamné les débordements survenus au courant de la fin de semaine, et fait valoir que les citoyens d’Ottawa se sentaient pris en otage depuis suffisamment longtemps.


Il n’y a pas de conférence de presse du chef bloquiste Yves-François Blanchet au programme pour lundi.


Les travaux parlementaires reprennent sur fond de tension, lundi, alors que la capitale est prise d’assaut par les camionneurs du « convoi de la liberté ». En début de journée, la rue Wellington, en face du parlement, était bloquée par des poids lourds et des camionnettes, et le concert de klaxons avait repris.


La présence de ce convoi a forcé la fermeture de plusieurs commerces du centre-ville d’Ottawa, et les appels à son départ commencent à se faire entendre de plus en plus fort. Les députés fédéraux ont aussi été appelés à respecter des mesures de sécurité spéciales formulées par le sergent d’armes, responsable de la sécurité.




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