Le moment est plus qu'opportun pour Thomas Mulcair candidat à la chefferie du NPD, appuyé en plus de son confrère avocat et constitutionnaliste Me Julius Grey pour présenter une couleur distincte à ce parti qui pourrait réfléter l'avant-gardisme de la nation québécoise en faveur d'une légalisation, la taxation et même la vente du cannabis par l'État. Cette idée libérale (dans le sens large du terme) rejoindrait incontestablement celles exprimées souvent et favorablement lors de divers sondages par une majorité grandissante de Québécois-e-s. Une telle prise de position empreinte de courage politique lui permettrait de se distinguer des autres candidats à la chefferie du NPD mais aussi des futurs chefs et positions du Parti libéral du Canada (PLC) et du Bloc québécois (BQ).
En effet, le temps est plus que propice pour les partis d'opposition à Ottawa, spécialement dans ce contexte où le Québec tente de trouver des solutions permanentes et récurrentes à cette corruption et collusions mafieuses dans l'industrie de la construction et le financement des partis. Ainsi, le NPD, Opposition officielle, doit s'intéresser au plus tôt à cette économie «souterraine ou au «noire» qu'est le trafic de stupéfiants dont se nourrit à la source les groupes criminels. Le NPD doit élever ce sujet dans ses priorités qui préoccupe non seulement jeunes et moins jeunes mais aussi ces ados, qui ne peuvent acheter une carte de membre d'un parti et sont sans droit de vote; tout en étant des proies faciles et de faibles victimes de ces revendeurs de drogues à la solde de gangs de rues, bien présents dans les cours d'école.
Martine Aubry, seconde candidate du Parti socialiste en France s'est même prononcée récemment sur le sujet se distançant ainsi de tous les autres candidats du PS et de ces adversaires visant la Présidence de la République française. Plus près de nous, Dana Larsen, un candidat à la chefferie du NPD en Colombie-Britannique prenait fermement position, en décembre dernier, en faveur d'une telle légalisation; course qui a permis de recruter 10 000 membres dans cette seule province de l'Ouest, très proche des Québécois favorables eux aussi à une décriminalisation.
Travailler ensemble
Comme le thème porteur ««Travailler «ensemble» a provoqué au Québec le 2 mai dernier une vague orange et une certaine «révolution du «printemps», je suggère que Thomas Mulcair, leader parlementaire du NPD en Chambre, avec l'aide des autres partis d'opposition, réouvre d'abord le débat sur le sujet. Il pourrait le faire en déposant un projet de loi visant à contrer la judiciarisation tout azimuts des Conservateurs comme cette loi répressive et policière sur la réhabilitation des jeunes contrevenants répudiée par toute la classe politique québécoise. Un nouveau projet de loi permettrait en plus de réactualiser les données sur la légalisation et la vente ««officielle»» de la mari. Comme l'avait réalisé en définitive ce Comité spécial sénatorial sur les drogues illicites au Canada présidé en 2002 par le Sénateur conservateur Pierre-Claude Nolin et l'ex Maire libéral de Vancouver, chef lieu d'Insite, ce centre d'injections supervisées et autorisé il y a quelques jours seulement, pour des raisons d'accès à la santé, par un jugement de la Cour suprême du Canada.
Depuis, ce rapport parlementaire a été reconnu comme une référence internationale en la matière et avait également donné lieu à un rapport minoritaire tout aussi intéressant signé par la regrettée criminologue Marie-Andrée Bertrand, ex professeure émérite à la Faculté de droit de l'Université de Montréal. Cette dame a été toute sa vie anti prohibitionniste et s'est intéressée longtemps à la fiscalisation des drogues douces comme moyen de mettre fin à cette coûteuse lutte aux stupéfiants dont le bilan est un véritable échec. Comme elle, d'autres chercheurs se sont aussi intéressés à cette autre idée qu'est la taxation de la toxicité: le «pot» cultivé de nos jours par les groupes mafieux et très facile d'accès pour cette nouvelle génération de jeunes qui carburent «avec leurs deux seuls pouces sur «Internet» est 470 % plus puissant qu'il y a 20 ans !
Le NPD parti des travailleurs de même que les partis d'opposition doivent définitivement envisager des alternatives audacieuses qui pourraient à la fois créer de l'emploi, améliorer définitivement le contrôle de la qualité du cannabis vendu et réduire les coûts sociaux astronomiques comme ceux permettant de désengorger les différentes cours de justice associées à toutes ces causes pénales pour simple possession et revente de la marijuana.
Tel un «Jack «Pot» politique, l'idée serait de transformer les SAQ en Société des alcools et cannabis du Québec (SACQ) - ou LCBO en Ontario ou les BC Liquor Stores en Colombie-Britannique - où seules les provinces (pour plusieurs fortement endettées) seraient l'unique acheteur et revendeur de ce cannabis récréatif qui serait dorénavant cultivé et récolté par des coops agricoles génératrices d'emplois spécialisés en régions. Le NPD n'a-t-il pas été fondé et les agriculteurs ne se trouvent-t-ils pas le terreau et la base électorale de ce parti comme le furent ces combatifs et irréductibles fermiers de l'Ouest? Un tel projet économique structurant pourrait également se concrétiser avec l'aide de tous ces réseaux de pharmacies, là où on retrouve des cliniciens hautement formés qui n'attendent qu'à offrir leurs conseils professionnels pour ce cannabis; celui là prescrit pour des raisons thérapeutiques (VIH-Sida, personnes atteintes de cancer) et ce, en complément des clubs Compassion, déjà sans ressources.
300 $ millions par an soit le tiers des revenus générés par les SAQ!
Bien sûr de tels revenus de taxation et de commercialisation de toutes ces formes de cannabis, récréatives et médicales, rapporteraient d'importants revenus «dorénavant «officiels» pour l'État. Ceux-ci peuvent être estimés à plus de 300 $ millions par année pour le Québec seulement soit cinq fois les revenus des futurs pokers et casinos virtuels du Ministre québécois des Finances Raymond Bachand, et près du tiers de ce que rapporte déjà la vente d'alcools et de spiritueux dans les 1 500 points de vente des SAQ! Sans compter tous ceux provenant de la vente de vins dans tous ces dépanneurs qui, il y a 30 ans, créait une certaine commotion populaire où plus d'un affirmaient que cela augmenterait de façon exponentielle des taux toujours plus élevés d'alcoolisme qui, depuis, ne se sont jamais confirmés ou avérés vrais. D'ailleurs, qui exigerait de nos jours que l'on cesse de vendre tous ces vins disponibles dans les dépanneurs, dans les supermarchés, en vrac ou même sur Internet?
Bien sûr ces nouveaux revenus seraient dédiés d'abord au Fonds consolidé du Québec (santé, éducation, transport, etc.) ou pour réduire la dette publique. Évidemment, ces nouveaux fonds exigeraient qu'une somme importante (à déterminer) servent à la prévention et à l'éducation de publics bien ciblés (contre l'abus des drogues) comme le Québec a su le faire, de façon responsable, par des programmes novateurs tels ÉducAlcool ou Nez Rouge, qui depuis, ont été exportés avec succès au niveau international et qui font maintenant la fierté des Québécois.
Comme les alambics mortels du temps de la prohibition de l'alcool, le «pot» est plus que jamais accessible et consommé par tous et ce, sans qu'on ait pu à ce jour documenter et quantifier des cas de mortalité associés à une consommation exclusive de ce seul produit et ce, depuis l'arrivée des non Indiens dans les Amériques. Pourtant plus de 7 000 personnes meurent chaque année en raison d'une surconsommation de médicaments aussi banale que l'aspirine et qui sont vendus en pharmacies.
Pour toutes ces raisons, nous devons cesser de faire preuve d'hypocrisie sociale et d'user plutôt de responsabilité collective afin de diminuer tous ces coûts sociaux faramineux et pernicieux associés à cette lamentable lutte aux drogues illicites. Un tel contrôle total du cannabis par l'État (québécois), aidé de décisions et de choix politiques au plan fédéral, déstabiliserait à la base tous ces groupes mafieux, motards criminalisés et gangs de rues qui se servent de la vente du cannabis pour amener jeunes et moins jeunes vers l'achat de drogues plus dures et chimiques. Bien sûr je ne prétends aucunement qu'une telle idée stopperait tous ces trafics mafieux (aujourd'hui dans la construction ou auparavant dans les viandes avariées comme au temps de la CECO). Cependant, je crois sincèrement qu'il faut absolument faire les premiers pas afin d'éloigner tous ces ados de 10 à 17 ans qui, au lieu de se faire «carter» au dépanneur du coin, ont plus de facilités à acheter, je le répète, dans leur cour d'école ce petit joint, pourtant 11 fois plus puissant qu'une simple cigarette.
Mario Ste-Marie, Montréal
C.C.:
Députés fédéraux du Québec à la Chambre des Communes (75);
Députés à l'Assemblée nationale du Québec (125);
Sénateurs québécois au Sénat canadien, Ottawa;
Médias
Taxer et même vendre la mari dans les SAQ:
"Jack Pot" électoral pour Mulcair, le NPD et les partis d'opposition à Ottawa?
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
18 octobre 2011Ajoutons un autre détails d'outre-mer:
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/10/07/97001-20111007FILWWW00579-pb-le-cannabis-fort-interdit.php
Le gouvernement néerlandais a annoncé aujourd'hui l'interdiction de la vente dans les coffee shops de cannabis dit "fort", dont la teneur en tétrahydrocannabinol (THC) est supérieure à 15%. "Après la modification de la loi, les coffee shops ne pourront plus proposer que du cannabis dont la teneur en THC est inférieure à 15%", a déclaré le vice-Premier ministre néerlandais et ministre des Affaires économiques Maxime Verhagen, lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres à La Haye.................................
En ce moment je pense que le POT de rue contient entre 22-25% (et même plus) de THC sans compter que les policiers informent le personnel hospitalier psychiatrique que le POT du Québec contient souvent du PCP (Hallucinogène puissant) sans même en informer les usagers.
De plus il semble aussi que le POT contient beaucoup d'ENGRAIS CHIMIQUE (pas le temps de rincer à l'H2O pure le plant avant la coupe) car il n'y a aucune ÉTHIQUE dans cette business........ Sur la Bouffe de mon Chat le pourcentage de RÉSIDU après IGNITION est clairement indiqué. En conséquence les organes principaux de mon chat sont mieux protégés (CERVEAU & REIN) que ceux de mes enfants en ce moment.
Et le décrochage scolaire trop HIGH....... Oufff. En plus plein de HIGH TIME SHOP ouvrent leurs portes proche des Écoles. Par exemple à côté du Collège Vanier et Cégep St-Laurent.... de façon tout à fait innocente vous pensez. Non les jeunes sont clairement ciblé par tous les vendeurs de produits dérivés.
Donc, vivement le (CQ) contrôle de qualité de ce produit. Et vivement un loi pour empêcher que des boutiques du genre s'installe près de nos écoles.
L'Oracle
Archives de Vigile Répondre
18 octobre 2011[1] Le rapport le plus intelligent, le plus professionnel, le plus complet sur la question du cannabis est celui du comité du Sénat sur le cannabis, présidé par le sénateur Pierre-Claude Nolin.
[2] Ce rapport propose la réglementation du cannabis en ce qui concerne la possession, la vente et la production et cela fonctionnerait un peu comme on le fait avec le tabac et l'alcool.
[3] Comme avocat de la défense, j'ai plaidé cela pendant toute ma carrière non sans me faire regarder de travers non seulement par les juges, les policiers,les procureurs de la poursuite mais également par les avocats de la défense.
[4] Pourquoi? Tout simplement parce que la prohibition fait l'affaire de tout le monde. C'est un marché extrêmement lucratif pour tous ceux et celles qui gravitent autour de cette industrie, y compris évidemment l'industrie judiciaire.
[5] La fin de la prohibition mettrait fin à une partie de la criminalité organisée et ses crimes de violence et rapporterait des entrées supplémentaires d'argent pour le trésor public qui en a bien besoin.
[6] Les jeunes en bas de 18 ans, seraient toujours soumis à la prohibition. Comme le tabac et l'alcool.
[7] Si l'État ne doit pas s'immiscer dans les chambres à coucher, il ne doit pas non plus surveiller ce que les adultes consentants mettent dans leur pipe.
[8] La prohibition traite les adultes comme des enfants. C'est inacceptable.
[9] Mais le peuple québécois ne peut pas décider seul, car c'est le fédéral qui a juridiction sur cette question.
Pierre Cloutier