Le chef conservateur Andrew Scheer a dénoncé dimanche une « tentative d’intimidation » du premier ministre Trudeau, qui a menacé de le poursuivre en diffamation pour ses commentaires dans le scandale SNC-Lavalin.
« C’est une tentative flagrante d’utiliser des menaces de poursuites en justice pour m’empêcher de remplir mon devoir constitutionnel de chef de l’opposition de demander des comptes au nom de tous les Canadiens », a affirmé Andrew Scheer dans une conférence de presse.
Il a mis le premier ministre au défi de mettre ses menaces à exécution.
« Si M. Trudeau croit avoir des raisons de m’accuser, je l’invite à immédiatement donner suite à ses menaces, a-t-il poursuivi. J’ai hâte d’entendre M. Trudeau présenter ses preuves aux Canadiens, sous serment. »
Le 31 mars dernier, M. Scheer a reçu une lettre de l’avocat de M. Trudeau pour des propos jugés « hautement diffamatoires ». On y assure que, contrairement à ce qu’avance le chef conservateur, Justin Trudeau ne s’est pas ingéré politiquement dans le dossier SNC-Lavalin.
Conséquences
Le Bureau du premier ministre a immédiatement réagi à la sortie de dimanche, affirmant que la lettre visait à prévenir les conservateurs que « les déclarations complètement fausses et diffamatoires entraînent des conséquences ».
« Dans sa conférence de presse d’aujourd’hui (dimanche), Andrew Scheer a encore essayé de parler de tout sauf de ses propres plans dommageables pour l’économie », a-t-on écrit.
S’il peut paraître surprenant qu’un premier ministre menace de poursuite le chef de l’opposition, ça s’est tout de même déjà vu par le passé.
« Stephen Harper avait fait une sortie semblable pour mettre de la pression sur Stéphane Dion, à l’époque, a expliqué Stéphanie Chouinard, professeure adjointe au département de politique de l’Université Queen’s. Est-ce que ça va permettre à M. Trudeau de remonter la pente dans l’opinion publique ? Probablement pas. [...] Ça pourrait même se retourner contre lui comme démarche. »
– Avec l’Agence QMI et l’AFP