C’est dans un climat toxique que la nomination de Marc Miller à titre de ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes et responsable des Langues officielles a été accueilli. En effet, suite aux louanges du milieu culturel sur l’arrivée de Marc Miller à ce poste, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), y est allé d’une déclaration incendiaire sur X : «La vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants, j’ai honte». Il n’en fallait pas davantage pour que le nouveau ministre se lève en Chambre des communes et y aille d’une réplique véhémente sur son attachement à la survie du français au Québec et dans le reste du Canada (ROC).
En revanche, on se souviendra de l’accueil chaleureux réservé à PSSP à son arrivée à l’Assemblée nationale offert par les médias autant que par l’ensemble des députés. Son style dégageant le calme et le respect envers ses adversaires a rapidement eu l’heur de rallier la classe politique. Enfin affirmaient plusieurs journalistes, un député et chef de parti qui « fait de la politique autrement ».
Or la dernière déclaration intempestive de PSPP envers le milieu culturel laisse place à une brèche importante sur une partie de la personnalité de PSPP jusqu’à aujourd’hui méconnue, son attaque virulente contre le milieu culturel en faisant foi. Comme l’a affirmé à juste titre Mathieu Lacombe, le ministre de la Culture et des Communications du Québec, lors d’un point de presse, PSPP a raté la « cible », il aurait dû s’attaquer à Marc Miller. En plus d’avoir vexé outrageusement le milieu culturel dans son ensemble, PSPP semble avoir oublié que les artistes reçoivent des subventions d’Ottawa et que, dans ce contexte, ils doivent montrer patte blanche envers le gouvernement fédéral.
Enfin en lien avec la possibilité que PSPP devienne premier ministre du Québec et, de surcroît, responsable du camp du « oui » lors d’un éventuel prochain référendum, il devra sans tarder apprendre à calmer ses ardeurs émotives et revenir à un ton plus calme et plus réservé, particulièrement envers ses appuis de longue date à la cause souverainiste du Québec que représentent les artistes.
Mea culpa de PSPP
https://www.journaldequebec.com/2025/12/07/paul-st-pierre-plamondon-presente-ses-excuses-au-milieu-culturel-et-concede-avoir-ete--trop-dur
Déclaration de PSPP, non sur la forme, oui sur le fond
La déclaration du chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), à l’égard de la nomination de Marc Miller à titre de ministre de la Culture fédéral a eu l’heur de susciter la grogne au sein du milieu artistique québécois. «La vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants, j’ai honte», a déclaré PSPP sur X.
Sur la forme, je suis d’avis que PSPP a manqué carrément de diplomatie en s’attaquant outrancièrement au milieu culturel dont le seul crime a été de féliciter Marc Miller pour sa nomination, le ministre, soit dit en passant, responsable des subventions versées aux artistes dans notre régime colonialiste.
Par ailleurs, sur le fond, force est de constater que l’attitude pour le moins cavalière avec laquelle le tout nouveau ministre s’est exprimé la veille de la déclaration de PSPP en lançant de façon méprisante qu’il était « tanné » d’entendre parler du « déclin du français », je ne peux qu’être en accord avec la position de PSPP.
En bref, toute cette saga aurait pu être évitée si PSPP avait attaqué dans sa déclaration le nouveau ministre au lieu du milieu culturel. En termes clairs, PSPP a tout simplement erré malencontreusement sur le choix de sa cible.
Faites ce que je dis, non pas ce que je fais
Le chaos suscité par les propos désobligeants de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) envers le milieu artistique en lien avec ses vœux de bienvenue à Marc Miller au poste de ministre de l’Identité et de la Culture canadienne rebondit auprès de membres du milieu culturel qui ressortent des tiroirs un message envoyé au président Donald Trump au lendemain des élections présidentielles américaines. «La démocratie américaine a parlé. Je félicite le nouveau président américain Donald Trump pour sa victoire», avait écrit Paul St-Pierre Plamondon sur ses réseaux sociaux le 6 novembre 2024.
Il n’en fallait pas davantage pour que plusieurs membres du milieu culturel, qui a été bassement critiqué par Paul St-Pierre Plamondon, ont ressorti cette publication du chef péquiste soulignant à juste titre le paradoxe à l’effet de reprocher aux artistes de faire de la diplomatie avec le nouveau ministre fédéral, alors que lui-même a fait usage de diplomatie avec le nouveau président américain.
En quoi les félicitations de PSPP envers l’élection de Donald Trump sont-elles différentes de celles des artistes envers la nomination de Marc Miller? Et, pour quiconque veut invoquer l’argument de dépendance politique du Québec envers les États-Unis, le même argument peut aussi s’appliquer dans le cas du milieu culturel envers le ministère dont Marc Miller a la charge.
Henri Marineau, Québec













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