En 2024, Tel-jeunes a reçu plus de 30 000 demandes d’aide, 40% pour des enjeux de santé mentale, le nombre de jeunes avec des idées suicidaires ayant doublé. En guise de cause à ce phénomène ahurissant, la surexposition aux écrans est fortement ciblé, notamment les scènes de violence qui y sont exhibées ad nauseam.
Or nonobstant les effets collatéraux dévastateurs des médias sociaux chez les jeunes, n’y aurait-il pas lieu de se tourner vers d’autres paramètres qui peuvent influer sur la santé mentale des jeunes? En d’autres termes, la surexposition aux écrans est-elle en train d’invisibiliser une partie de la sphère sociétale des jeunes? «Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt», dixit un proverbe d’origine chinoise.
Dans cette perspective, je suis d’avis que le milieu familial d’aujourd’hui dans lequel les deux parents sont sur le marché du travail débouche inévitablement sur des situations de tension entre les enfants et les parents, ces derniers étant moins disposés à leur porter attention. De plus, le milieu médiatique projette un monde dans lequel la facilité règne sans coup férir si bien que le sens de l’effort est littéralement exclu des valeurs fondamentales pour parvenir à un but visé. Le repas familial a perdu tout rapprochement avec les échanges entre les membres de la famille, le téléphone intelligent s’étant substitué au dialogue enrichissant. Par ailleurs, sur un autre plan, la violence à l’école entre les élèves et entre parents et enseignants a pris des proportions alarmantes. La discipline entre les murs de la classe est balayée par une mouvance dangereuse dans un contexte où se côtoient laxisme et rigueur excessive.
Le jeune d’aujourd’hui souffre d’un manque de repères auxquels se référer. Et malheureusement, sa propension à combler ce vide existentiel s’est dirigée vers les médias sociaux. Peut-être que notre monde d’adultes devrait se recentrer sur les besoins des jeunes, particulièrement leur besoin d’attention. Le cri d’alarme de la part des jeunes incarne le miroir d’une société malade dans laquelle nous avons le devoir, en tant qu’adultes, de privilégier une présence bienfaisante et une écoute attentive envers les jeunes.
Henri Marineau, Québec
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