La proposition principale de l’équipe Ouellet
23 avril 2018
Monsieur Verrier, voici mes remarques succinctes :
- Il est faux d’affirmer que nous avons été vaincus. Nous avons été cédés en 1763 par la France comme suite aux négociations avec l’Angleterre. Je trouve d’ailleurs humiliant que l’on applique à soi-même la désignation de George Brown : « descendants de vaincus ». Si le but de la reprise de cette expression consiste à nous faire jouer un rôle de victime pour appuyer des revendications de toute façon condamnées d’avance, je dis non merci. Seule l’indépendance procure la dignité collective.
- Il n’est pas question de nation civique dans la proposition principale. La nation québécoise y est mentionnée à de nombreuses reprises, dont deux fois dans la constitution initiale. C’est par anticipation que l’on qualifie la communauté anglaise de minoritaire. Je suis à l’aise avec le terme québécois pour désigner la majorité française ; si des minorités ne le sont pas, c’est à elles d’adopter un nom avec trait d’union, par exemple communauté anglo-québécoise.
- L’égalité des nations française et anglaise au sein du Canada est une vaste chimère qui fait de la première une nation phagocytée par la deuxième.
- S’il le juge nécessaire, le régime canédiune n’hésitera pas à réanimer le pouvoir de désaveu pour achever l’absorption en cours.
- Le colonialisme est forcément structurel, mais je suis d’accord avec vous qu’il faut le dénoncer en le nommant systématiquement. C’est non seulement important pour conscientiser le peuple québécois, mais aussi pour justifier notre démarche indépendantiste sur la scène internationale.