Un dérapage monumental qui fait apparaître toute la vulnérabilité dans laquelle nous laisse notre rupture avec notre passé religieux
13 septembre 2017
Réponse à M. Thériault,
Je ne me prononce pas sur le bien-fondé ou non pour les Québécois d'avoir délaissé la religion catholique. Je constate tout simplement que leur adhésion progressive à une laïcité culturelle (par opposition à une laïcité institutionnelle à laquelle nous ne sommes pas encore rendus) a eu pour effet sur le plan juridique de laisser un vide que les pratiquants d'autres religions que le catholicisme s'empressent de remplir.
N'en déplaise à plusieurs, la vie en société est régie par le droit. Si nous renonçons au droit de revendiquer notre liberté de religion garantie par la Constitution, il faut s'attendre à ce que les pratiquants d'autres religions en profitent pour remplir le vide juridique que nous laissons derrière nous en réclamant toujours plus d'accommodements pour pratiquer la leur.
Rappelons que la Constitution de 1982 débute par ces mots :
Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit
Si nous choisissons d'ignorer Dieu pour des raisons de liberté de conscience, nous le faisons à notre péril sur les plans juridique et politique, que cela nous plaise ou non, car toute l'économie de notre Constitution est fondée sur le principe de la suprématie de Dieu et de la primauté du droit, d'où la liberté de religion et le droit de revendiquer des accommodements pour la pratiquer.
En insérant cette référence à la suprématie de Dieu dans la Constitution de 1982, le gouvernement de Pierre-Elliot Trudeau s'est trouvé à politiser et juridiciser la question religieuse. Sauf à notre détriment, nous n'avons donc plus le choix de ne pas tenir compte de l'incidence politique et juridique de nos préférences en matière de religion.