Ceci est un discours tiré du livre ''Histoire des patriotes'' de Gérard Filteau, des éditions de l'aurore.
Je crois bon de vous en faire part, toujours d'actualité, même plus que cela l'a été dans le passé.
«Une année portant l'autre, il n'est pas sorti assez de blé du pays pour payer ce qui a été importé de spiritueux. Il suffit de cette erreur pour nous appauvrir, et enrichir nos ennemis... Je crois que nous devons prendre l'engagement de discontinuer l'usage des vins, eaux-de-vie, rhums et de toutes autres liqueurs spiritueuses importées. L'on trouvera l'avantage public et particulier dans l'abstinence de ces objets. Mais qu'au moins, ceux qui croient trouver de l'utilité dans les spiritueux, ceux qui veulent en faire usage prennent de ceux qui sont fabriqués dans le pays, plutôt que de ceux qui viennent du dehors. Vous, en particulier, cultivateurs, vous feriez par là votre bien... Jusqu'à ces dernières années, les menus grains n'avaient pas un prix assez élevé pour dédommager des frais de culture. Les brasseries et distilleries leur donneront cette valeur plus élevée...
Quelques-uns vous crieront: 'mais c'est détruire le commerce.' Je réponds en premier lieu, que, si le commerce était inséparable du triomphe de nos oppresseurs, inséparable de notre dégradation, il faudrait détruire le commerce, mais il n'en est rien. Nos efforts peuvent lui donner une nouvelle et une meilleure direction; ils n'ont aucune tendance ni à le détruire ni à le diminuer... Le commerçant se fera bien vite aux goûts du chaland. Il n'achètera pas les effets dont vous ne voudrez pas; il achètera ceux que vous rechercherez... Formez des associations de paroisses, rendez-les les plus nombreuses que vous pourrez; dites aux divers marchands que vous donnerez la préférence aux produits canadiens et américains. Ils deviendront les dépositaires de nos fabriques au lieu de celles d'outre-mer... Il suffit de votre appui donné à une maison pour que les autres en fassent bientôt autant.»
Assemblées de Saint-Laurent et de Sainte-Scholastique,
1837, Louis-Joseph Papineau.
Discours de près de 172 ans
Le passé est garant du futur.
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