Un ex-député estime que l’acharnement de Martine Ouellet à rester à la tête du Bloc québécois va mener à un lent déclin de la formation politique.
«Je pense qu’elle va s’accrocher encore quelques jours, quelques semaines, mais elle va bien voir que si elle veut rendre service au mouvement souverainiste, au Bloc québécois, son départ est une condition à la réconciliation et à la reconstruction, a estimé Pierre Paquette, en entrevue au "Québec Matin", sur les ondes de LCN. Tant qu’elle va s’acharner à rester en place, les morceaux vont partir tranquillement.»
Selon lui, la présente crise ne mènera pas à la fin du Bloc, mais à une «mobilisation à l’interne». M. Paquette donne son propre exemple: en retrait depuis quelques mois, il est maintenant de retour «pour essayer d’aider le Bloc à surmonter cette crise-là».
L’ex-politicien estime que les sept députés qui ont quitté le Bloc pourraient mobiliser les organisations de 25 circonscriptions afin de demander rapidement la tenue d’un conseil général spécial. À cette occasion, on pourrait ainsi tenter de dénouer l’impasse et tenir un vote de confiance sur la direction de Mme Ouellet. Un conseil général est prévu en mai, mais c’est «trop loin», selon Pierre Paquette.
«On ne peut pas attendre des mois avant de régler cette question-là», croit-il.
Sa crainte, devant l’attitude de Mme Ouellet et de ses proches, est que des gens «quittent le bateau» et créent un autre parti souverainiste sur la scène fédérale, qui viendrait concurrencer le Bloc.
«Quand il y a sept députés sur dix qui quittent le caucus, on devrait personnellement se poser des questions», soutient M. Paquette.
Il mentionne qu’il n’est d’ailleurs pas surpris que le bureau national du Bloc québécois ait réitéré son appui à Martine Ouellet.
«Les membres du bureau national sont tous des proches de Mme Ouellet. Ce qui m’a surpris, c’est qu’ils discutent pendant six heures pour arriver avec aucune proposition concrète, absolument aucune voie de réconciliation ou de sortie de l’impasse. Comme les sept députés, je pense que l’impasse persiste.»