Le port des signes religieux par les agents-es de l'État
9 janvier 2010
Bonjour Monsieur Pilon,
Merci pour votre intervention.
Oui, lors du congrès, le dimanche matin, j’ai effrontément demandé, au risque de me faire lapider sur place, un nouveau vote sur l'article concernant le port des signes religieux pour les agents-es de l'État.
Comme je l'ai expliqué clairement dans un texte réplique à Monsieur Michel Gendron,
http://www.vigile.net/Delire-d-un-pequiste-en-crise
j'ai trouvé la procédure de votation expéditive et défectueuse.
C'est bien vrai que l'assemblée n'a pas voulu refaire le vote.
C'est tout à fait normal, on ne désire pas enlever un pansement sur une plaie que l'on souhaite oublier.
Je me suis rallié à la position adoptée.
Mme David avec qui je me suis entretenu après le vote, s'est dite satisfaite de l'adoption et m'a rassuré en me disant que le débat n'était pas clos parce que les balises devant encadrer le port de ces signes religieux restaient à définir.
Je trouve que vous êtes fautif lorsque vous dites: «Donc, il était clair pour la majorité des gens dans la salle que l'opinion
de QS sur le sujet est le même que celui de Monsieur Renaud.
Non, je ne crois pas qu'il est aussi clair que vous le dites.
Le débat a été malgré tout rapide et nous manquions d'informations pour alimenter nos réflexions et notre débat.
Le passionnel a noyé le rationnel. Dans ce débat, l'émotionnel noie facilement le rationnel.
Nous devrions parler du port DES signes religieux pour les agents-es de l'État et on ne parle que de voile en oubliant les autres signes et en oubliant que le point concerne TOUS les signes religieux, pas seulement le voile.
On glisse aussi trop facilement dans une sorte de procès contre l'islam.
On a l'impression de débattre non pas sur le port DES signes religieux par les agents-es de l'État, mais sur le port du voile en société.
La liberté de croyances et la liberté de se vêtir et de revêtir tous les signes religieux que l'on veut ne sont nullement remises en cause. Il serait bon de se le rappeler.
Mon cher monsieur, je crois que vous dérivez sérieusement lorsque vous faites une distinction entre les signes religieux islamiques ou les signes religieux "catholiques".
Il est grand temps que l'on sorte les crucifix des parlements, des écoles, des hôpitaux et de tous les lieux publics. Je crois que tous ceux qui prônent la laïcité de l'État ne font pas de distinctions comme vous le faites.
Il est bien entendu que nous sommes moins surpris par certains signes religieux avec lesquels nous sommes "nés".
Mais, voyez-vous, la société québécoise a évolué et a opté pour une séparation de l'église et de l'État, ces signes religieux, même catholiques sont devenus des irritants dans les lieux publics.
Vous reprenez l'insulte de Monsieur Renaud et accusez facilement ceux qui rejettent le port des signes religieux par les agents-es de l'État de faire preuve de xénophobie.
Je trouve votre cheminement malhonnête et insultant.
Lorsque vous me dites de mettre la pédale douce sur ma croisade personnelle (sic), je vous ferais remarquer que si l'on parle de croisade personnelle il faut noter le nom de celui qui a entrainé ces réactions.
Ce n'est pas moi qui ai déclenché cette tourmente du voile, c'est Monsieur Benoit Renaud.
Monsieur Renaud fait de la croisade personnelle. Et sa croisade personnelle entraîne un salissage considérable de l'image de Québec solidaire.
Vous terminez votre intervention par l'insulte de la xénophobie.
Mon cher monsieur, s'il existait un appareil pouvant mesurer la xénophobie, je vous mettrais au défi de vous mesurer à moi.
Vous êtes sûrement cent fois plus xénophobe que je le suis (tant qu'à s'insulter, pourquoi pas!).
Malgré tout,
je vous salue solidairement,
Serge Charbonneau
QS Charlesbourg